C'est le grand débat qui agite le monde politique en
ce moment. Les toutes dernières pilules, c-à-d, celles de 3ème et 4ème
génération sont mises en cause. Elles augmenteraient de 4 fois le risque de thrombose. On les connait sous les noms de Yasmine, Yaz, Daphnée...
La principale raison de tout cet émoi, c'est une phrase qui se trouve dans
toutes les notices de pilules.
"La prise d’une quelconque pilule combinée,
augmente le risque qu’une femme développe une thrombose veineuse (formation
d’un caillot dans des vaisseaux sanguins) par rapport à une femme qui ne prend
pas de pilule contraceptive. "
La crise de la pilule et ce qu'elle dit de notre société
Il y a plusieurs choses qui me laisse perplexe dans cette histoire. Dans un
premier temps, c'est l'attitude des médecins. Je ne me permettrais jamais, au
grand jamais de remettre en question leur compétence et leur éthique. Mais, je
souhaite comprendre pourquoi c'est toujours la pilule qui est au premier
plan lorsqu'on souhaite avoir une contraception. D'autres moyens existent et
sont tout autant efficace, voire plus efficace chez certaines personnes. (En
cas d'oubli...)
Au niveau des patientes, ce que je ne comprends pas, c'est l'étonnement dont elles font
preuve. La pilule est un médicament relativement dangereux, comme tout médicament, elle comporte des risques dont il faut être averti. Mais pour la plupart des femmes, c'est la première fois qu'elles lisent la notice d'un produit qu'elles avalent tous les jours depuis 1, 5, 15 ans... La pilule est devenue banale. J'ai l'impression qu'elle est devenue une sorte de complément alimentaire indispensable à
notre vie femme active, qui veut avoir un enfant quand et où elle veut.
Mais ce que cette crise dit vraiment sur notre société, c’est notre manque
de remise en question. On a pas l'habitude de demander pourquoi. Pourquoi mon
médecin veut me prescrire cette pilule plutôt qu’une autre ? Est-ce
vraiment anodin de prendre un médicament chaque jour ?
Enfin et surtout, cette crise, c'est l'occasion de ré-observer le rôle et le pouvoir des médias toujours au premier plan lors des grandes crises. Alors que
la pilule a longtemps été saluée, aujourd'hui, elle défraie la chronique. Et une femme sur 3 est inquiète et pense à changer de pilule.
Vers plus de prescription du stérilet?
Quand on est jeune et qu’on n’a jamais eu d'enfants, il est ancré dans la
croyance populaire que prendre le stérilet est dangereux. Ce qui n'est pas vrai. Ou du moins pas plus dangereux que les autres contraceptifs. Après, il semblerait qu'on est plus à même de choper
une IST quand on est jeune. Vu qu'avoir 20 ans, c'est forcément papillonner à
gauche et à droite. -_-
Il est incontestable qu'IST et un dispositif ultra utérin ne font pas bon ménage. Mais faire des raccourcis et empêcher l'accès à un contraceptif sans hormones, est désolant.
Une crise qui engendre beaucoup de questions...
En France, le gouvernement est allé jusqu’à interdire une soit disant fausse
pilule, la Diane 35. Pas mal de filles qui souffrent d’acnés se trouvent privé d’un solution efficace, c’est dommage. Mais est-ce que la proportion avantage/
risque a-t-elle vraiment été calculé ? En même temps, est-ce normal que
des femmes soient prêtent à risquer une thrombose pour ne plus avoir d’acné ?
Est-ce une décision prise dans la panique ?
Et puis, un autre problème lié à cette crise, c'est la panique qu'elle pourrait engendrer. Quid du nombre de filles qui
risquent de subir une IVG, si elles abandonnent subitement leur contraception ? Toutes ces questions et bien d’autres se
posent et je vous convie à aller sur le blog d’une gynécologue qui prend le
temps de répondre à toutes nos questions.
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