Il y a quelques semaines, j’ai décidé de m’engager.
J’ai toujours vu les inégalités et les discriminations comme un problème grave mais je n’avais jamais encore eu le courage de mes opinions. En septembre dernier, j’ai été pour la première fois dans une réunion politique. Ça faisait quelques mois que je suivais l’actualité de différentes associations et de jeunesses politiques sur Facebook. Au début, j’admirais surtout la bravoure que les activistes avaient de crier à haute voix leurs convictions profondes. A ma grande surprise, lors de la réunion, la plupart des gens étaient tout simplement comme moi. Ils ressentaient le besoin de se réunir et de discuter des grandes problématiques de société sur fond de blagues et de Jupiler.
J’ai toujours vu les inégalités et les discriminations comme un problème grave mais je n’avais jamais encore eu le courage de mes opinions. En septembre dernier, j’ai été pour la première fois dans une réunion politique. Ça faisait quelques mois que je suivais l’actualité de différentes associations et de jeunesses politiques sur Facebook. Au début, j’admirais surtout la bravoure que les activistes avaient de crier à haute voix leurs convictions profondes. A ma grande surprise, lors de la réunion, la plupart des gens étaient tout simplement comme moi. Ils ressentaient le besoin de se réunir et de discuter des grandes problématiques de société sur fond de blagues et de Jupiler.
Au final, j’ai commencé à participer à plusieurs
manifestions et en particulier à celles des Sans Papiers. La Voix des Sans Papiers
est un collectif de plusieurs migrants (femmes, hommes et enfants) qui occupent un bâtiment à
Bruxelles. Ils se sont rassemblés afin de mieux faire entendre leurs voix.
Lors de la première manifestation à laquelle j’ai assisté, l’un des sans-papier s’est immolé par le feu. C’était un énorme choc et bien que je condamne cette action, je peux également la comprendre. Le lendemain, j’ai posté sur mon mur Facebook un statut là où j’ai exprimé mon désarroi. Ce qui m'avait le plus surpris, c'était de constater que quasiment aucun média n’avait parlé de cette manifestation.
Lors de la première manifestation à laquelle j’ai assisté, l’un des sans-papier s’est immolé par le feu. C’était un énorme choc et bien que je condamne cette action, je peux également la comprendre. Le lendemain, j’ai posté sur mon mur Facebook un statut là où j’ai exprimé mon désarroi. Ce qui m'avait le plus surpris, c'était de constater que quasiment aucun média n’avait parlé de cette manifestation.
C’était la première d’une longue liste de désillusion face à
mon engagement. Je ne suis pas naïve, je suis consciente qu’il est impossible
de changer le monde en assistant à quelques manifestations mais c’était tout de
même dur comme entrée en la matière.
Hier, le collectif « Together for Dignity » s’est
associé avec plusieurs acteurs de la société civile pour manifester contre les
propos de Theo Francken. En 2011, notre actuel ministre de l’immigration et de
l’asile a affirmé dans un post Facebook : « Je peux me figurer la
valeur ajoutée des diasporas juive, chinoise et indienne mais moins celle des
diasporas marocaine, congolaise ou algérienne ». Malheureusement, ce discours n'est pas isolé. C'est seulement l'une des multiples déclarations racistes reportées les médias de la
part de différents ministres du gouvernement. La manifestation a rassemblé près
de 500 personnes de différents horizons. Malgré le temps maussade, c’était une
manifestation coloré, chaleureuse avec des Belges et des étrangers issus de toutes les couches de la société…
Toutes ces personnes estiment que ce genre de propos n’a rien à faire
dans notre société belge. Je pense que l’on ne peut pas ignorer 500 personnes.
Pourtant, encore une fois, c'est ce que la presse a fait. Quasiment tous les journalistes ont décidé de suivre
le ministre dans sa campagne de communication pour prouver qu’il n’est pas
raciste. Hier au même au moment, en cette journée mondiale pour les immigrants, le ministre s’est
rendu dans un centre qui accueille des enfants réfugiés. La plupart des gens ne sont pas dupes. Ils savent que ça fait parti de son opération de dé-diabolisation après la nomination de son conseiller d’origine congolaise.
Une petite photo de la manifestation |
Durant mes études, j'ai appris que pour comprendre le monde, il était important de faire parler les deux cotés. Et je ne doute pas de l'importance de suivre un ministre dans ses activités. Mais ce qui me choque, c’est que quasiment aucun journal n’a mis en avant l’autre actualité de cette journée. Celui du
rassemblement de plusieurs centaines de personnes devant le Palais de Justice. Beaucoup de citoyens refusent que l’on soit gouverné
par des ministres qui affirment que les collaborateurs avaient leurs raisons de
collaborer ou qui doutent de la valeur ajoutée de certains migrants. Je n’ai
pas une grande légitimité mais j’estime que j’ai le droit et le devoir de m’exprimer en tant que citoyenne.
Je veux demander aux médias qui ont un pouvoir énorme de propagande de se
remettre en question. Pourquoi fermer les yeux face à autant de rassemblements ? Selon moi, il y a une sorte d'éveil de conscience qui est en train de se faire en Belgique. Combien de temps vont-ils continuer à
faire la sourde oreille quant aux vrais problématiques ? Je n’ai pas eu
besoin de beaucoup de cours de communication pour me rendre compte de l’énorme
responsabilité qu’ils ont entre leurs mains. A eux de montrer que la Belgique est plurielle et que beaucoup de gens ne se reconnaissent pas dans le discours de haine.
Je finirai par une citation qui me touche énormément et qui résume bien le
climat actuel. « Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare
ou instaure le fascisme. » Albert Camus
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