mercredi 7 mars 2018

Petite critique du livre "Créer en postcolonie"




Ce livre est une anthologie de textes, de poèmes et d'interviews. Il donne une vue d'ensemble du secteur associatif et culturel de la diaspora congolaise en Belgique. Le livre se concentre sur l'art et l'apport des afrodescendant-e-s dans le milieu socio-culturel (surtout) à Bruxelles.


En Belgique, les populations d'Afrique subsahariennes font partie des diasporas les plus éduquées du pays mais elles cumulent en même temps, les plus hauts taux de chômage. Ce paradoxe rend les Africain-e-s de Belgique, en particulier les diasporas congolaises, très intéressantes à étudier.










Présentation des auteurs 
Sarah Demart est sociologue, chercheuse au Centre de l'ethnicité et des migrations.
Gia Abrassart est journaliste indépendante et responsable de Café Congo.








Le patrimoine colonial belge
Les premiers chapitres parlent surtout du patrimoine colonial belge et de la difficulté qu'ont les Congolais à se faire entendre sur ces questions. Par exemple, sur Zwarte Piet, Tintin au Congo et puis bien sûr sur la fameuse statut de Léopold II qui suscite toujours tumultes et révoltes.

Un grand chapitre est consacré au Musée de Tervuren qui est le dernier musée colonial du monde. Ce musée est souvent décrié par la diaspora et le monde associatif. Il est en travaux depuis 2013 et il tente de devenir un musée postcolonial.





Une dichotomie au niveau du partage du pouvoir
Ce livre ne fait pas l'unanimité. Il y a deux ans, une soirée était organisée à l'occasion de la sortie du livre. Et l'ambiance était assez surréaliste.
Ce qui dérangeait à l'époque, c'était que les organismes de subventions du livre étaient complètement blanches.
On ne peut pas dire que 'for us by us' soit la devise de 'créer en postcolonie'.


Moi, ce qui m'a vraiment dérangé, c'était le nombre très limité de penseurs, de politiques et de scientifiques dans ce livre.
Je comprends que le livre souhaitait mettre en avant les créateurs mais la création ne se limite pas à l'art. J'ai souvent eu l'impression que les personne qui pensent la soit disant 'post-colonie' étaient surtout incarnés par des Blancs Tandis que les artistes qui 'performent' cette postcolonie étaient africain-e-s.
J'ai donc trouvé, qu'on retombait par moments dans des vieux clichés, des Africain-e-s, doué-e-s en art mais qui n'avaient pas un esprit d'analyse rationnel.




Pour conclure, je pense que créer en post-colonie est un livre qu'on attendait depuis longtemps. Autant dans le milieu académique, qu'associatif et culturel. C'est un bel objet livre avec beaucoup d'illustrations, qui se lit facilement et se feuillette avec plaisir. On apprend beaucoup d'anecdotes sur la ville et sur ses habitants africains.
Ce livre conviendra aux curieux-ses qui veulent mieux comprendre les rapports délicats que la Belgique entretient avec ses anciens sujets coloniaux.
Il peut faire office de cadeau à une personne qui s'intéresse à ces sujets.






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