Il y a plusieurs semaines, la polémique avait déjà fait
rage dans les médias belges et le Conseil national des femmes a choisi la semaine des
droits des femmes pour faire pression sur la ligue et revenir de plus belle
dans l’actualité.
Personnellement, je suis afroféministe et je ne signerai
pas cette lettre. Voici pourquoi :
Les codes du
rap et la catharsis
Comme beaucoup d'autres musiques, le rap reflète le monde
dans lequel nous vivons. Mais à la différence des autres styles de musiques, le
rap est dur, cru et beaucoup plus direct.
Questionner la brutalité du rap, c’est ne pas comprendre
les racines du rap. Le rap est né dans des milieux pauvres et populaires aux
Etats-Unis. Là où la drogue et la violence étaient monnaie courante. Le rap est
souvent agressif parce que la vie des rappeurs est difficile. En Europe aussi,
le nid du rap se trouve dans les quartiers populaires.
Certes, les textes de Damso sont sexistes, c’est vrai.
Mais le sexisme dans la musique est partout. Analysez bien les textes de
Gainsbourg ou même de Jacques Brel et vous y verrez des propos problématiques.
Les hommes
racisés : la cible facile
Alors, pourquoi cet acharnement sur les musiques
populaires, urbaines et crées par des racisé.e.s? Si ce n'est pour enfoncer le
clou et renforcer le racisme ambiant? J’en ai vraiment assez de ces politiques
de respectabilité et je pense que le féminisme ne devrait jamais servir
d’excuse au racisme.
Le sexisme le
plus douloureux
La médiatisation de cette affaire, en cette journée des
droits des femmes est comparable au tapage médiatique autour du harcèlement de
rue.
Ca fait des années, qu’on voit fleurir sur Internet des
témoignages de femmes qui ont été agressées verbalement dans la rue. Mais quand on parle de drague de rue, on sait que ce sont les hommes racisés qui
sont visés. C’est pour cette raison que les médias adorent pointer du doigt ce
sexisme.
C’est seulement il y a quelques mois, avec le mouvement
#metoo que les femmes ont commencé à dénoncer des agressions provenant d’un
tout autre type de profil. Des hommes riches et souvent blancs, à l’instar de
Weinstein. Et selon moi, c’est ce sexisme qui est le plus douloureux car en
général, ce sont ces hommes-là qui ont du pouvoir sur nous.
Les hommes pauvres qui nous embêtent dans la
rue n’auront jamais aucun impact sur notre condition sociale , notre
évolution professionnelle et/ou notre salaire.
Et on peut faire le parallèle avec l'utilisation de ce fait divers qui permet de masquer les vrais enjeux du féminisme.
Et on peut faire le parallèle avec l'utilisation de ce fait divers qui permet de masquer les vrais enjeux du féminisme.
Le sexisme dans le monde du rap est un sujet qu’il
faut aborder. Mais pas de cette manière. C’est aux femmes racisées et aux
rappeuses de l’industrie de se faire entendre sur ces questions pour éviter que
le sujet soit détourné par des agendas politiques malveillants.
Il est essentiel, en tant que
féministes, qu’on se batte contre le sexisme institutionnel incarné par les
hommes de pouvoir.
Sources :
Je vous invite à lire ce texte de Joao qui explique bien
ce qu’est le fémonationalisme et pourquoi il faut le combattre en tant que
féministes intersectionnelles
Hello, pas d'accord avec ce que tu dis.
RépondreSupprimerDamso est, en quelques sortes, un homme de pouvoir. Par ses chansons et ses paroles du style "J'ai pollué tes ovaires juste pour t'baiser sans protection", il propage que, selon lui, la femme est un objet sexuel et qu'il ne faut pas la respecter.
C'est à cause d' "artistes" comme lui que, après, des femmes se font insulter en rue. Car les fans de Dmaso trouvent ça normal, après tout. Comme dit Damso: "Grosse salope, quatre pattes sur le bitume".
Donc, si t'es pas d'accord avec le fait que ce mec ait été dégagé, désolée de te l'apprendre, mais tu n'es pas une féministe.
Hello Rebecca,
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire.
Pour ma part, je pense que les femmes se faisaient insulter bien avant Damso et ce n'est pas à lui d'éduquer les gens.
Ensuite, je ne dis pas que son discours n'est pas sexiste, je pense juste qu'il est important de faire entendre un tout autre son de cloche lorsque la plupart des medias l'incendient.
Je ne t'oblige pas à être d'accord avec moi, chacun-e son point de vue.
Mais dans ce contexte, continuer à le critiquer, c'est faire le jeu stigmatisant des medias. Je t'invite à regarder l'avis de Françoise Verges sur le sujet!
Et merci de ne pas me dire si je suis féministe ou non. Je n'ai pas demandé ton avis. :)