lundi 27 juin 2016

Mon retour au naturel, une quête d'identité


Négritude et estime de soi 
16 ans, c’est la fin de l’adolescence. C’est une période où on fait des choix déterminants pour son avenir. Et c’est durant cette même période que j'ai découvert la blogosphère du cheveu crépu. Très souvent, le retour au naturel marque également un pas vers un questionnement sur son identité.

Quand on se rend compte, à 16 ans, qu’on ne se connaît pas, ça soulève des questions : Pourquoi je ne connais pas mes cheveux? Pourquoi ai-je toujours cru que le cheveu lisse était synonyme de beauté, contrairement au cheveu crépu? Le mouvement afro a été intrinsèquement lié au mouvement des droits civiques des États-Unis. Il y a toujours eu un lien entre cheveux crépus et recherche d'identité. ​Toutes ces questions se posent et on ne peut s’empêcher de nourrir son âme d’activiste quand nos consciences s’éveillent sur ces sujets.

Mon aventure capillaire a été faite de haut et de bas et j’ai notamment redéfrisé mes cheveux à cause des pressions importantes de mon copain de l'époque. Ce qui est amusant, c'est qu'à la fin de la relation, j’ai refait un big chop, tout en sachant que ça ne lui plairait pas. C'est ainsi que je me sens libre et moi-même. Avec des cheveux courts ou longs mais surtout, crépus.

Aujourd’hui, mes cheveux naturels font partie de ma vie et de mon quotidien. J’en prends soin à ma manière et j’évite de forcer sur le peigne. Je me fais des tresses très régulièrement et je suis en parfait accord avec moi-même.. Je me plais et après tout, c’est l’essentielEst-ce que le défrisage est au cheveux ce que l’éclaircissement est à la peau? 
D'abord et avant tout, je veux rassurer les filles qui me lisent en leur disant : «Votre corps vous appartient et vous avez le droit d'en faire ce que vous voulez !» Mais je crois qu’il est important de réfléchir sur ce sujet et d’avoir une discussion franche et posée. Le défrisage de cheveu, c’est souvent quelque chose qui va de soi. On peut même dire que c’est une injonction sociale. Dans certains milieux, si on voit quelqu'un qui ne veut pas le faire, on va très souvent l’assaillir de questions et ne pas comprendre sa démarche. 
Bien que beaucoup de personnes reconnaissent l’éclaircissement de la peau comme un fléau, un énorme tabou demeure sur les cheveux. Je pense qu'il faut faire la paix avec eux. La question n'est pas de forcer tout le monde à retourner au naturel, mais plutôt de le promouvoir et de casser les idées reçues sur ce type de cheveu
 
Je pense que ce dont les femmes noires ont besoin, c’est d’être représentées. Ne plus se sentir comme un ovni dans un monde dominé par une esthétique européenne. Il faut aussi éduquer les individus et leur faire comprendre l’importance de l’acceptation de soi et ce, dès le plus jeune âge. 
Avec Internet aujourd’hui, on a la chance de créer des ponts et rassembler les gens dans des réseaux. C’est compliqué de se reconstruire après des années de colonisation et d’esclavage mental. Mais c'est génial de savoir que nos sœurs de New-York utilisent les secrets de nos grands-mères d'Afrique de l'Ouest. Par exemple,en utilisant du beurre de karité... 

En conclusion... 
Retourner au naturel a eu un énorme impact sur ma vie et a changé mon mode de pensée. Je pense que la révolution est en marche et je suis contente de me dire que je vais pouvoir partager cet amour du naturel avec mes enfants et mon entourage. 
 
Première publication, le 16 février 2016 sur le blog Racines Crépus, à découvrir ici

samedi 11 juin 2016

à l'aube de mes 25 ans


Je suis en train de passer le stade ultime qui me pousse vers l'âge adulte. Il n'y a vraiment plus de retour en arrière possible et pourtant... Je me suis rarement sentie aussi vulnérable. Je n'ai pas de travail, pas de voiture, pas de studio, pas de fiancé et pourtant... Je suis consciente de tout ce qui m'entoure.
Je suis de plus en plus politisée et militante. J'ai envie d'agir de tous les côtés. ONline, OFFline... Mais c'est vidant, épuisant et dans une certaine mesure inutile.
Paradoxalement, j'ai envie d'avoir une vie sereine et paisible car j'ai lu que les psychoses se manifestaient en général entre 18 et 25 ans, après un traumatisme. Pour l'instant tout va bien, ou presque. J'essaie de pratiquer le self care dans le sens où je m'extirpe des situations qui pèsent trop lourds sur mes épaules. Mon espace de liberté est en fait vraiment énorme. Je me dis que c'est peut être la dernière fois dans ma vie que le champ des possibles est aussi vaste. C'est très positif et pourtant, ça me fait peur.

Ne plus s'excuser d'être qui l'on est
J'ai souvent tendance à ne pas m'assumer entièrement. Je n'assume pas toujours ce que je suis alors qu'au contraire, je devrais être fière de moi. Je sais pas à quoi c'est dû mais j'ai l'impression que le sentiment de honte et de gêne empiètent beaucoup trop sur ma vie. Comme beaucoup, j'ai décidé d'arrêter de me sentir désolée tout le temps. I ain't sorry no more. :)

être beaucoup trop éveillée
Quand j'imaginais ma vie adulte, étant enfant, je voyais surtout les accomplissements. Aujourd'hui, je me dis qu'on avait une vision beaucoup trop pragmatique de ce que devait représenter le futur. Comme si l'âge adulte se résumait à son capital financier et matériel. Alors que le développement spirituel et intellectuel d'une personne occupe aussi une place importante. Le doute est également inhérent à mon passage à l'âge adulte. Mais aussi dans une certaine mesure, la sagesse. Grâce à mes études, aux livres, aux blogs que je lis, j'ai pu accumuler un certain nombre de savoirs qui font que je me sens TELLEMENT consciente des problèmes de justices sociales. Certes, le savoir est une arme mais cette arme peut aussi se retourner contre soi quand ce savoir nous consume.

Je ne sais pas encore ce que me réserve le futur mais à l'aube de mes 25 ans, ma seule certitude, c'est mon envie d'être libre.