mercredi 2 novembre 2016

Le challenge Nanowrimo, un coup de boost pour écrire

Nanowrimo est un challenge d'écriture qui propose d'écrire 50 000 mots durant le mois de novembre. Je pourrai arrêter mon article là car ce sont les seules règles qui sont imposées par ce challenge.  Pour le reste, à vous de voir. Vous pouvez vous inscrire sur les différentes communautés qui permettent de vivre ce challenge à fond et de vous motiver. Mais il est aussi possible d'effectuer le défi tranquillement chez vous à l'abris de la pression du monde numérique.

Pourquoi ai-je décider de m'y mettre?
J'ai entendu parler de ce challenge l'an dernier mais je ne l'ai pas fait. Se mettre à écrire intensément pendant un mois n'est pas évident. On trouvera toujours mieux à faire car c'est une activité qui demande du temps et de l'énergie. C'est un peu comme le sport : c'est difficile et éprouvant au début mais après la séance, on est très apaisé. Pour moi, écrire c'est vital. Ca me permet de remettre en place les idées qui bouillonnent dans ma tête et ça comble mon besoin de créativité.

Prendre du temps OFF, en dehors des réseaux
Aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, la télé et les sorties, il est possible de voir le temps filer à une vitesse hallucinante car on n'a jamais le temps de s'ennuyer. Nos journées sont extrêmement chargées et les possibilités de divertissements sont quasiment infinies. J'ai remarqué que maintenant, il faut que je me force pour sortir des écrans tellement ils ont pris une énorme place dans ma vie. Le smartphone est devenu un prolongement de moi et je vois bien qu'il m'empêche de faire un tas de choses que j'avais le temps de faire auparavant. J'ai décidé de me ressaisir et de me discipliner un minimum.

Reprendre confiance en moi
Ecrire est devenu très difficile pour moi et je me pose plein de questions même pour écrire un article très banal. En fait, j'ai eu l'habitude d'avoir beaucoup de restrictions et de censure dans mon travail et aujourd'hui, j'ai du mal à me lâcher. Je suis souvent inquiète, angoissée à l'idée d'écrire un article avec un mauvais angle ou avec des fautes d'orthographe.
Mon but à travers ce challenge est de lâcher prise ce mois-ci et d'être moi-même ! Sans peur du jugement et sans stress. J'ai besoin de libérer ma parole et mes idées.

Je vous invite vous aussi à suivre ce challenge avec le hashtag #nanowrimo sur les réseaux sociaux. J'écrirai un article à la fin du mois pour vous parler de mon bilan.
A très bientôt.

lundi 1 août 2016

Touche pas à Matongé !

Jeudi 16 juin 2016, de nombreu.x.ses militant.e.s se sont réuni.e.s au Conseil Communal d’Ixelles afin de protester contre changement de nom du quartier Matongé.

Il y a quelques semaines, toute une série d’articles sortaient annonçant la fin du quartier Matongé au profit d’un nouveau nom : « Le Quartier des Continents ». Une pétition couplée à une invitation à un rassemblement à la commune d’Ixelles a été lancée. Mais la veille du rassemblement, on a assisté à un coup de théâtre. La bourgmestre a publié un communiqué de presse affirmant qu’aucun changement de nom n’était prévu et qu’il s’agissait tout simplement d’un malentendu. Mais puisque
le changement de nom n’était que le sommet de l’iceberg cachant la gentrification de tout le quartier, le rassemblement a été maintenu.
Ça fait bien longtemps que Matongé subit une pression immobilière dû à son emplacement. Entre l’Avenue Louise d’un côté et les institutions européennes de l’autre, difficile de garder intact un lieu aussi populaire et symbolique. Petit à petit, dans les rues avoisinantes de la Chaussée de Wavre, on a vu apparaître des cafés et des magasins plutôt bourgeois. D’ailleurs, ce sont ces commerçant.e.s qui sont à l’origine du projet de changement de nom. A la base, le Quartier des Continents est une ASBL regroupant plusieurs commerçants belges aux alentours de Matongé. Cette association fait du lobbying politique afin de transformer le quartier en un lieu plus chic et bourgeois. Le but final étant d’attirer une clientèle plus aisée qui pourrait avoir peur de la réputation sulfureuse des lieux.
Il est important de noter que le quartier Matongé est un « lieu-dit » et qu’en réalité, seule la STIB a inscrit ce nom à l’arrêt de bus et de métro correspondant.
Difficile pour ce quartier de survivre dans une ville qui ne saisit pas l’importance d’un tel endroit. La belle mobilisation de jeudi a prouvé que des milliers de concitoyens tiennent à ce quartier. Sa survie dans cet océan de capitalisme est vitale pour beaucoup de personnes. Dans une Belgique qui refuse de reconnaître son passé colonial, cette volonté de gommer ce quartier est une énième forme de néocolonialisme. C’est aussi une façon de dénier le droit des noirs à disposer de la place publique. Malgré tout, la mobilisation ne faiblit pas et le monde associatif et culturel africain ne lâchera pas l’affaire. D’ailleurs, le 30 juin prochain, une manifestation est organisée autour d’une hypothétique Place Lumumba. Alors qu’un peu partout dans le monde des rues Lumumba existent, en Belgique, son nom fait encore débat. C’est dire l’urgence dans laquelle on se trouve pour décoloniser la Belgique.
Plusieurs enjeux édifiants se cristallisent dans cette histoire de changement de nom et de gentrification. Le capitalisme, le néocolonialisme mais aussi et surtout, la difficulté qu’ont les gens de saisir à quel point tout est entremêlé.

Article publié une première fois sur le site des Jeunes anticapitalistes le 27 juin 2016.

lundi 27 juin 2016

Mon retour au naturel, une quête d'identité


Négritude et estime de soi 
16 ans, c’est la fin de l’adolescence. C’est une période où on fait des choix déterminants pour son avenir. Et c’est durant cette même période que j'ai découvert la blogosphère du cheveu crépu. Très souvent, le retour au naturel marque également un pas vers un questionnement sur son identité.

Quand on se rend compte, à 16 ans, qu’on ne se connaît pas, ça soulève des questions : Pourquoi je ne connais pas mes cheveux? Pourquoi ai-je toujours cru que le cheveu lisse était synonyme de beauté, contrairement au cheveu crépu? Le mouvement afro a été intrinsèquement lié au mouvement des droits civiques des États-Unis. Il y a toujours eu un lien entre cheveux crépus et recherche d'identité. ​Toutes ces questions se posent et on ne peut s’empêcher de nourrir son âme d’activiste quand nos consciences s’éveillent sur ces sujets.

Mon aventure capillaire a été faite de haut et de bas et j’ai notamment redéfrisé mes cheveux à cause des pressions importantes de mon copain de l'époque. Ce qui est amusant, c'est qu'à la fin de la relation, j’ai refait un big chop, tout en sachant que ça ne lui plairait pas. C'est ainsi que je me sens libre et moi-même. Avec des cheveux courts ou longs mais surtout, crépus.

Aujourd’hui, mes cheveux naturels font partie de ma vie et de mon quotidien. J’en prends soin à ma manière et j’évite de forcer sur le peigne. Je me fais des tresses très régulièrement et je suis en parfait accord avec moi-même.. Je me plais et après tout, c’est l’essentielEst-ce que le défrisage est au cheveux ce que l’éclaircissement est à la peau? 
D'abord et avant tout, je veux rassurer les filles qui me lisent en leur disant : «Votre corps vous appartient et vous avez le droit d'en faire ce que vous voulez !» Mais je crois qu’il est important de réfléchir sur ce sujet et d’avoir une discussion franche et posée. Le défrisage de cheveu, c’est souvent quelque chose qui va de soi. On peut même dire que c’est une injonction sociale. Dans certains milieux, si on voit quelqu'un qui ne veut pas le faire, on va très souvent l’assaillir de questions et ne pas comprendre sa démarche. 
Bien que beaucoup de personnes reconnaissent l’éclaircissement de la peau comme un fléau, un énorme tabou demeure sur les cheveux. Je pense qu'il faut faire la paix avec eux. La question n'est pas de forcer tout le monde à retourner au naturel, mais plutôt de le promouvoir et de casser les idées reçues sur ce type de cheveu
 
Je pense que ce dont les femmes noires ont besoin, c’est d’être représentées. Ne plus se sentir comme un ovni dans un monde dominé par une esthétique européenne. Il faut aussi éduquer les individus et leur faire comprendre l’importance de l’acceptation de soi et ce, dès le plus jeune âge. 
Avec Internet aujourd’hui, on a la chance de créer des ponts et rassembler les gens dans des réseaux. C’est compliqué de se reconstruire après des années de colonisation et d’esclavage mental. Mais c'est génial de savoir que nos sœurs de New-York utilisent les secrets de nos grands-mères d'Afrique de l'Ouest. Par exemple,en utilisant du beurre de karité... 

En conclusion... 
Retourner au naturel a eu un énorme impact sur ma vie et a changé mon mode de pensée. Je pense que la révolution est en marche et je suis contente de me dire que je vais pouvoir partager cet amour du naturel avec mes enfants et mon entourage. 
 
Première publication, le 16 février 2016 sur le blog Racines Crépus, à découvrir ici

samedi 11 juin 2016

à l'aube de mes 25 ans


Je suis en train de passer le stade ultime qui me pousse vers l'âge adulte. Il n'y a vraiment plus de retour en arrière possible et pourtant... Je me suis rarement sentie aussi vulnérable. Je n'ai pas de travail, pas de voiture, pas de studio, pas de fiancé et pourtant... Je suis consciente de tout ce qui m'entoure.
Je suis de plus en plus politisée et militante. J'ai envie d'agir de tous les côtés. ONline, OFFline... Mais c'est vidant, épuisant et dans une certaine mesure inutile.
Paradoxalement, j'ai envie d'avoir une vie sereine et paisible car j'ai lu que les psychoses se manifestaient en général entre 18 et 25 ans, après un traumatisme. Pour l'instant tout va bien, ou presque. J'essaie de pratiquer le self care dans le sens où je m'extirpe des situations qui pèsent trop lourds sur mes épaules. Mon espace de liberté est en fait vraiment énorme. Je me dis que c'est peut être la dernière fois dans ma vie que le champ des possibles est aussi vaste. C'est très positif et pourtant, ça me fait peur.

Ne plus s'excuser d'être qui l'on est
J'ai souvent tendance à ne pas m'assumer entièrement. Je n'assume pas toujours ce que je suis alors qu'au contraire, je devrais être fière de moi. Je sais pas à quoi c'est dû mais j'ai l'impression que le sentiment de honte et de gêne empiètent beaucoup trop sur ma vie. Comme beaucoup, j'ai décidé d'arrêter de me sentir désolée tout le temps. I ain't sorry no more. :)

être beaucoup trop éveillée
Quand j'imaginais ma vie adulte, étant enfant, je voyais surtout les accomplissements. Aujourd'hui, je me dis qu'on avait une vision beaucoup trop pragmatique de ce que devait représenter le futur. Comme si l'âge adulte se résumait à son capital financier et matériel. Alors que le développement spirituel et intellectuel d'une personne occupe aussi une place importante. Le doute est également inhérent à mon passage à l'âge adulte. Mais aussi dans une certaine mesure, la sagesse. Grâce à mes études, aux livres, aux blogs que je lis, j'ai pu accumuler un certain nombre de savoirs qui font que je me sens TELLEMENT consciente des problèmes de justices sociales. Certes, le savoir est une arme mais cette arme peut aussi se retourner contre soi quand ce savoir nous consume.

Je ne sais pas encore ce que me réserve le futur mais à l'aube de mes 25 ans, ma seule certitude, c'est mon envie d'être libre.

lundi 18 avril 2016

L'importance de la non mixité dans la lutte contre le racisme

J'avais envie d'expliquer mon positionnement personnel sur cette question. La non mixité choisie, c'est exclure volontairement certaines personnes d'un groupe pour s'auto émanciper.
Christine Delphy l'explique ;
"Dans les années 1960, la non mixité choisie a d’abord été redécouverte par le mouvement américain pour les droits civils qui, après deux ans de lutte mixte, a décidé de créer des groupes noirs, fermés aux Blancs. C’était, cela demeure, la condition:
- pour que leur expérience de discrimination et d’humiliation puisse se dire, sans crainte de faire de la peine aux bons Blancs ;
- pour que la rancœur puisse s’exprimer – et elle doit s’exprimer ;
- pour que l’admiration que les opprimés, même révoltés, ne peuvent s’empêcher d’avoir pour les dominants – les noirs pour les Blancs, les femmes pour les hommes – ne joue pas pour donner plus de poids aux représentants du groupe dominant."
Bref, le but était de libérer la parole, de s'exprimer dans un espace safe et de s'assurer que le groupe dominant ne monopolise pas la parole.
Des falsifications historiques à notre vision paternaliste du noir
J'ai lu récemment le livre de Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs. Fanon est l'une des figures essentielle de la négritude. Il faut savoir que ce mouvement a inspiré le black nationalism un peu partout dans le monde. Et non pas le contraire. C'est en effet, les personnes de la négritude qui ont d'une certaine façon, ouvert la voix pour la lutte des droits civils aux USA. Très peu de gens le savent. Déjà parce que les falsifications historiques durant la colonisation font légion mais également parce qu'il n'est pas bien vu de montrer le noir comme quelqu'un de combatif. C'est le "black" qui se bat, tandis que le noir attend une main tendue. Encore aujourd'hui, il arrive qu'on entende des Européens affirmer que l'on a offert l'indépendance aux peuples africains. Alors que la réalité historique est bien plus complexe.
Dans nos mots se cachent notre imaginaire. Si on n'a peur du mot noir, c'est parce que derrière s'y cache un passé douloureux. Parler de noir au lieu de black, c'est reconnaître son existence et réaffirmer la place qui est la sienne dans le monde francophone. Une reconnaissance linguistique du noir dans les pays européens est essentiel. Déjà pour garantir qu'on oublie pas l'histoire des noirs d'Europe mais aussi pour arrêter le politiquement correct. Ne pas voir les couleurs et ne pas les nommer, c'est nier les violences que subissent les personnes discriminées.


L'exemple très frappant de "Touche pas à mon pote"
Contrairement aux activistes noirs des Etats Unis, les principaux acteurs de la négritude ont la plupart du temps été absorbés par le pouvoir : Aimé Césaire, en tant que ministre. Leopold Senghor en tant que président du Sénégal...
Plus récemment, c'est avec Touche pas à mon pote que la France s'est brillamment illustrée dans sa capacité d'appropriation d'un mouvement citoyen défendant les droits des non blancs. Je rappelle les faits et le contexte : au début des années 80, il y a énormément de bavures policières en France. Plusieurs jeunes des banlieues sont tués par des policiers. A la suite de ces évènements, un petit cortège de 17 personnes se met en marche pour dénoncer ces violences. Une majorité de jeunes d'origines maghrébines et quelques militants politiques vont marcher pour réclamer la dignité. La Marche pour l'égalité et contre le racisme se termine en apothéose à Paris avec plus de 100 000 personnes. C'est un bel exemple d'auto détermination des racisés. L'après-marche est plus compliqué. Ce mouvement ne débouche pas sur une organisation concrète par les opprimés, pour les opprimés. C'est SOS Racisme qui récupère l'idée et lance la campagne "Touche pas à mon pote". Une organisation très paternaliste, (géré par des blancs) qui affirme très poliment qu'il ne faut pas agresser son ami noir/beur/asiatique, c'est selon.



Ne me libère pas, je m'en charge...
Les associations antiracistes en Belgique sont très peu visibles et malheureusement, tout comme en France, ce sont bien souvent des personnes blanches qui ne vivent pas les discriminations qui sont à leurs têtes. Je trouve que ça n'a pas beaucoup de sens car contrairement aux blancs qui travaillent dans ce secteur, cette problématique m'appartient. Je n'ai pas besoin d'un doctorat pour en parler car mon expérience de vie est suffisante. Mon combat contre le racisme, est inscrit dans ma chair. C'est l'une des seules formes d'oppression où les spécialistes de la question ne vivent pas eux mêmes cette oppression. Sur la question de la femme, c'est en majorité des femmes qui se battent et se constituent en lobby pour combattre le patriarcat. En ce qui concerne les problématiques de genres et d'orientations sexuelles, ce sont principalement des personnes LGBTQI qui prennent la parole. C'est logique et personne ne trouve rien à redire. Mais qu'est ce qui fait que l'on a toujours une vision paternaliste quand il s'agit de parler de l'antiracisme? Pourquoi les premiers concernés ne devraient pas être ceux qui se chargent de cette problématique?
Pour Frantz Fanon, le racisme n'est pas simplement une construction sociale. C'est une maladie psychique qui peut avoir des graves conséquences. "Le traumatisme psychique produit par la discrimination et l’oppression ne disparaît pas simplement parce que des programmes de réparation économique, des formes d’égale opportunité sur le marché du travail, ou une action sociale visant une égalité entre les races ont été décidés. Il constitue un véritable « trouble de la santé mentale », et en tant que tel, il « doit faire l’objet de programmes de soins, qui lient la guérison psychologique à la conscience politique progressive que les systèmes de domination institutionnalisés, agressent, abîment et mutilent »"Pour Frantz Fanon, homme noir et marxiste, ce qui guérit, c'est la lutte. "Selon lui, c’est le passage à la violence contre le colonisateur qui débarrasse le colonisé de sa psychopathologie" (Cairn)
Les écrits de Frantz Fanon peuvent réellement être une bonne base pour comprendre à quel point il est important de lutter soi même pour sa propre cause. En particulier lorsque les personnes qui nous oppriment doutent de nos capacités intellectuelles.




L'auto émancipation, c'est du racisme inversé
C'est l'argumentaire de ceux qui considèrent que l'antiracisme est devenu raciste. Pour moi, c'est un argumentaire qui a très peu de sens car le  racisme est une idéologie qui considère que certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d'autres.
Honnêtement, l'argumentaire du racisme anti blanc me fatigue vraiment. Surtout qu'il vient très souvent de personnes blanches antiracistes mais qui ne se rendent pas compte de leurs privilèges. Non, le racisme institutionnalisé anti-blanc n'existe pas. Les personnes qui n'aiment pas les blancs ne sont jamais dans une position de pouvoir.  Elles n'auront donc, que très peu d'impact sur la vie de ces blancs. De plus, c'est vraiment de la malhonnêteté intellectuelle d'utiliser cet argument quand on connaît l'histoire du racisme.


La question du whitesplaining
Les personnes les plus progressistes ont parfois du mal à faire preuve d'empathie. Elles partent du principe qu'elles savent ce qui est raciste. Elles pensent mieux comprendre le racisme car elles ont du recul. C'est le danger quand on travaille avec des personnes qui ne subissent pas ces oppressions. Ils risquent de faire du whitesplaining et d'expliquer que non, je suis parano et que telle ou telle chose n'est pas raciste.  Si je me sens insultée par certains propos, ça vaudrait la peine d'essayer de comprendre d'où vient ma frustration au lieu de me dire que j'ai mal compris ou que je vois le mal partout. Vu l'ancrage du colonialisme et de l'impérialisme dans le monde, il ne faut pas oublier que oui, le mal est partout.


Etre un bon allié, c'est déjà du travail
Je crois que travailler en tant qu'allié, c'est déjà assez compliqué comme ça. Si on veut vraiment participer à un monde plus juste, il serait peut être temps d'écouter les personnes oppressées au lieu de parler à leurs places. Nous n'avons pas besoin de portes paroles, nous avons besoin supporters.

dimanche 10 avril 2016

Top 3 des déclarations racistes qui confirment le racisme d'état en Belgique

Les théories de l'intersectionalité des luttes, des oppressions et des privilèges sont complètement méconnues en Belgique. Dans un pays où l'on n'a complètement occulté la colonisation du débat public et où le blackface fait partie du folklore, il est difficile de faire émerger des théories très progressistes.
Le racisme d'état existe et voilà un florilège de ce qu'on a pu voir et entendre ces derniers mois de la part de nos dirigeants.




N° 1 Jan Jambon, solidaire avec les collabos


Jan Jambon, membre du parti nationaliste flamand et ministre de l'intérieur déclare  : "Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons". 
C'est le genre de phrase qui ne passerait nulle part ailleurs. Passé le choc lié à cette déclaration, tout le monde a continué à vivre sa vie et Jan Jambon a continué à diriger son ministère sans être inquiété.  Le Belge a souvent tendance à être passif sur ces questions.




N°2 Theo Francken doute de ma valeur ajoutée.


Theo Francken, membre de la NVA, secrétaire d'état à l'asile et à la migration déclare : "Je peux me figurer la valeur ajoutée des diasporas juive, chinoise et indienne mais moins celle des diasporas marocaine, congolaise ou algérienne"
C'est très ironique de voir une personne qui a ce genre de propos rester à cette fonction. Quand on voit ce niveau d'ouverture d'esprit, on ne s'étonne plus des décisions inhumaines qui sont prises en matière de migration.




N° 3 Pour Bart, le racisme est relatif.


Bart Dewever, président de la NVA, bougmestre d'Anvers : "Le racisme est relatif. Je n'ai encore jamais rencontré un migrant asiatique qui se dise victime de racisme (...)Nous avons autorisé (à venir) la mauvaise sorte de migrants en masse et ensuite trop peu a été fait. Nous n'avons pas mené de politique d'intégration (...) Surtout les Berbères. Ce sont des communautés fermées, avec une défiance envers les autorités" Cette fois, on entre dans une concurrence des migrants. De Wever utilise l'inconscient collectif et stigmatise les gens, tout en attribuant des bons points aux bons migrants. On sait que dans la hiérarchie des races, les Asiatiques étaient juste en dessous des Ayriens et déjà à l'époque, le racisme envers ces communautés était moins ancré. De plus, en désignant les Berbères comme bouc émissaire, il pointe du doigt un groupe ethnique et fait de l'essentialisme.  Il ne parle pas des Marocains mais il emploie une stratégie vieille comme le monde : diviser pour mieux régner. (Faut-il rappeler que le racisme intracommunautaire est également très présent au Maroc?)





Plus récemment, le cortège de néonazis devant le mémorial pour les victimes des attentats de Bruxelles prouve que le racisme n'est pas juste une préoccupation du passé. Le racisme pur, dans son expression la plus sanglante et la plus forte est devant nos portes et c'est à nous de nous en prémunir.

samedi 26 mars 2016

Zoe Saldana en Nina Simone mais au fond, quel est le problème?



La polémique avait enflé une première fois lorsqu'on a appris que ce serait Zoé Saldana qui jouerait le rôle de Nina Simone.
Mais lors de l'apparition des premières photos du film, le flot de réactions a vraiment été terrible. Et comme souvent dans ce genre de controverse, c'est sur Twitter que tout se passe.



Le colorisme est une forme de racisme
Partout dans le monde, les problèmes de colorisme s'exercent. Le colorisme peut être définie comme : l'ensemble des discriminations subies en fonction de la couleur de peau, souvent à l'intérieur d'une même ethnie. Les personnes à la peau plus claire auront beaucoup d'avantages et seront perçues plus positivement.
Le racisme est un concept qui a été rationalisé scientifiquement par les Européens mais ce n'est pas une notion unilatéral. Il s'exprime de diverses façons par tous les peuples. Ses conséquences sur les peuples colonisés sont encore bien présentes. Autant à l'extérieur qu'à l'intérieur de ces ethnies.



Nina Simone est l'une des stars noirs de l'époque à avoir réussi en revendiquant sa négritude.
Elle a réussi avec ses cheveux crépus, son nez épaté et sa bouche épaisse. Son physique faisait partie de son combat. Etre noire faisait partie de son art. Le blackness était une source d'inspiration pour créer sa musique.

En tant que femmes noires, on a vite conscience du colorisme. Dès l'enfance, on va entendre parler de peaux plus ou moins foncées dans nos familles. Ces concepts imprègnent fortement les sociétés non blanches. Ce que l'on reproche à Zoé Saldana, c'est d'avoir accepter son rôle malgré tout ce que cela implique. Elle ne peut pas prétendre ne pas avoir conscience de ce phénomène.



One drop rule
Au XIXe siècle, aux Etats Unis, une goutte de sang noire était suffisante pour être perçue comme tel. A l'époque, les enfants nés d'une esclave et d'un maître blanc avaient certains privilèges mais ils gardaient une identité de noir. Ils travaillaient souvent à l'intérieur des habitations, exerçant ainsi un travail moins pénible que les noirs travaillant dans les champs. Aujourd'hui encore, ce principe est très ancré aux USA.  Un homme à la peau foncée, qu'il soit noir ébène ou caramel est un noir.
Je trouve ce principe assez compréhensible car au point de vue généalogique, il est difficile de distinguer les métis des noirs. La majorité des Américains noirs ont des ancêtres blancs dans une plus ou moins grande proportion.


Les latinos et le One drop rule inversé
Au Brésil, on peut presque dire que c'est le contraire.
Selon Jose Neinstein, un réalisateur brésilien : "Aux USA, si tu n'es pas tout à fait blanc, tu es noir. Alors qu'au Brésil, si tu n'est pas vraiment noir et bien tu es blanc."  Il y a beaucoup de latinos qui refusent catégoriquement d'être identifiés comme noir. D'ailleurs, certaines actrices
latinos étaient assez étonnées de voir que les médias américains les identifiaient comme noires alors qu'elles ne se sont jamais elles même identifiées comme tel.
Quand on lui parle d'ethnies et d'auto-identification, voilà ce que Zoé répond:
" J'en ai marre qu'on me pose tout le temps cette question. En réalité, il n'y a pas de personne de couleur." Sa déclaration a soulevé un tollé car pour les noirs américains, il est très important d'affirmer que l'on est noir. Je crois que sa difficulté à s'identifier comme noir vient de son background d'afro-latino. Les Sud Américains n'ont pas la même perception de l'ethnicité que leurs voisins du Nord.


Blackface oui ou non?
Pour moi, on ne peut parler de blackface. Le blackface, c'est quelque chose de beaucoup trop grave pour pouvoir être comparé à ce que Zoe Saldana a fait. En parlant de blackface, on perd l'intensité du combat. Je vis dans un pays où les blancs se déguisent encore régulièrement en noirs. Alors il est d'autant plus important pour moi de ne pas tout mélanger.


Une façon d'être invisible encore une fois

Et bien qu'il soit difficile pour une femme noire ou métisse d'obtenir des rôles à Hollywood, il est presque impossible pour une femme noire foncé, aux traits négroïdes et au cheveux crépus d'avoir un rôle dans un film. Les femmes noires se sentent insultées car cette fois ci, on s'attaque à un symbole. Pour beaucoup, Nina est une figure d'émancipation. Elle inspire les activistes dans leur combat et la voir être représentée ainsi, c'est quasiment insultant.
Mais ce qui nous frustre, ce n'est pas Saldana en elle même. C'est un système qui continue à perpétuer des stéréotypes et à nous invisibiliser. Comme si nos physiques étaient honteux, comme si nous n'avions pas le droit d'exister dans les médias.

mardi 2 février 2016

3 Comptes Twitter à suivre pour mieux comprendre le féminisme intersectionnel

Il y a quelques jours, Naya a mis Twitter ON Fire grâce à sa vidéo sur l'Afroféminisme. C'est vraiment une excellente vidéo qui pose quelques bases solides pour mieux comprendre ce mouvement. L'afroféminisme est un mouvement qui se bat contre l'oppression intersectionnelle subie par les femmes noires.

L'intersectionnalité en quelques mots...
"C'est une notion qui désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une société." En l’occurrence dans la vidéo de Naya, une oppression liée au groupe ethnique et au genre.

Je dois avouer que je connaissais la plupart des informations données dans la vidéo grâce à différents comptes Twitter que je suis depuis quelques mois. Je n'ai jamais autant appris sur toutes ces questions de racisme, de féminisme et d'intersectionnalité que depuis mon arrivée sur Twitter.
Beaucoup de gens n'osent pas encore se lancer sur ce réseau social mais il me semble incontournable. Et croyez-moi, on prend très vite goût à l'actualité commentée par des activistes.

De plus, il y a quelques mois, Marwan Muhammad écrivait un Post sur Facebook pour encourager ses lecteurs à s'inscrire sur le réseau social.
"Je vous demande de MASSIVEMENT créer des comptes sur Twitter et je vous explique pourquoi:
C'est là où sont la plupart des influenceurs, des journalistes et des politiques. Vous voulez nous aider à changer les choses et à agir utilement sur les questions d'actualité? Alors c'est sur twitter que ça se passe. C'est plus court, plus libre, plus efficace. On peut faire des opérations super ciblées.
En plus, si vous aimez bien les ‪#‎punchlines‬, vous allez êtres servis." 

Je pense aussi que c'est vraiment un très bon réseau pour les militants. Je vais vous présenter 3 comptes mais ma liste n'est pas du tout exhaustive. J'ai voulu mettre en avant des comptes qui sortent de l'ordinaire. Il n'y a pas vraiment d'Afroféministes et c'est un choix. Je ferai un autre article prochainement pour parler de ce sujet plus longuement.

1) Sihame Assbague

Sihame, 27 ans est diplômée en Lettres Modernes et en Science Politique. C'est la porte-parole du collectif Stop le Contrôle au faciès.
Cette jeune femme a toujours la bonne formule pour exprimer ses idées. Elle est drôle et intelligente. Elle connait très bien ce dont elle parle et même Alain Juppé a reconnu son sens inouï de la rhétorique. 















2) Feminist Inside 


C'est un concept très intéressant et novateur. Le premier message du compte Twitter annonce la couleur. "You are a woman of colour and you believe that women shouldn't be oppressed because of their gender? Please come and share your story :)"
Chaque semaine, des féministes racisées se passent la parole pour témoigner des problèmes qu'elles peuvent rencontrer dans une société occidentale mais aussi au sein de leurs communautés. Ces problèmes peuvent être d'ordre tout à fait différent d'une semaine à l'autre. Il y a des féministes musulmanes qui prennent la parole. Mais aussi des femmes qui subissent des discriminations à cause de leur orientation sexuelle...






3) Le Collectif FeminismVsCyberBully 

Ici encore, c'est un concept très original qui permet de mettre en lumière un phénomène connu "le cyber bullying". Le public cible est les femmes victimes de revenge porn sur Internet. L'une des activistes du collectif a elle-même été touchée par ce phénomène. Lors d'une interview sur LCI, elle a donné son opinion sur le victim blaming et l'utilisation du réseau social Twitter par les agresseurs.
“Quand on est victime, on est extrêmement vulnérable”, a-t-elle déclaré. Pour la jeune femme, "l'accès au droit est un privilège, les victimes sont très jeunes, extrêmement défavorisées et ont extrêmement honte. Twitter n'est pas passif, il a pris le parti de se taire face aux violences faîtes aux femmes."








Voilà donc quelques comptes Twitter à suivre pour en savoir plus sur le féminisme intersectionnel. Je vous conseille aussi bien sûr, mon propre compte.

vendredi 8 janvier 2016

"Hutu ou Tutsi?" Et pourquoi ne jamais poser cette question....

Si il y a bien une question gênante à laquelle bon nombre de Rwandais ont dû répondre dans leur vie, c'est "tu es hutu ou tutsi?".
Cette question est loin d'être anodine. En plus d'être embarrassante, elle peut être blessante pour plusieurs raisons.
Dans cet article, je vais me concentrer sur les racines de cette séparation ethnique sans donner plus de détails sur les terribles atrocités qui en ont découlé. Si vous voulez des informations sur le génocide de 94, il y a énormément de ressources sur Internet.
Je vais également me concentrer sur le cas du Rwanda Rwanda pré-colonial même si aujourd'hui, c'est malheureusement le Burundi qui défraie la chronique. Il circule beaucoup d'idées reçues, de stéréotypes et de préjugés face à l'histoire du pays et j'avais envie de vous partager ce que j'ai appris grâce à mes recherches sur le sujet.


Quelques pré-requis à connaitre avant d'entrer dans le vif du sujet
Le Rwanda et le Burundi sont deux petits pays d'Afrique des Grands Lacs. Ils sont très souvent nommés pays jumeaux. Cette appellation vient du fait que les 2 pays se ressemblent à bien des égards.

  • L'environnement se ressemble beaucoup. Ils sont tous les 2 appelés : pays des 1000 collines
  • Le Kirundi d'un coté et le Kinyarwanda sont des langues assez similaires.
  • Durant les années d'occupation, les 2 pays n'en ont formé qu'un seul. C'était un protectorat belge le Ruanda-urundi...

Les similitudes ne s'arrêtent pas là. Cependant, ces 2 pays constituaient des royaumes bien distincts avant l'arrivée des Européens sur le territoire.
Princesse rwandaise 


Lorsque les premiers Européens arrivent au Rwanda, ils sont assez étonnés par son organisation. Le pays se distingue car c'est un royaume très structuré. Le pays est également densément peuplé grâce à ses terres fertiles.
Le racisme ordinaire de l'époque poussent les Européens à penser que la dynastie rwandaise ne soit pas bantou. Pour eux, les dirigeants du pays sont forcément d'origine hamite.

1) Classes sociales ou groupes ethniques

En fait, le concept de Hutu et de Tutsi était intrinsèquement lié au pouvoir et à la richesse des personnes. A l'époque pré-coloniale, ce n'était pas une notion intangible. En général, le Tutsi était le supérieur. Le Mwami (le roi) était vu comme le Tutsi tandis que les "chevaliers" du roi étaient vu comme les Hutus du roi. Mais vis-à-vis du peuple ordinaire, ils étaient vu comme des Tutsis parce qu'ils avaient la chance de travailler auprès du Mwami. Sur certains enregistrements de l'époque, on voit des Belges demander à quelqu'un: "mais comment savoir si tu es hutu ou tutsi? "
Et l'homme répond : "ah mais ce sont mes voisins les hutus, pas moi." Puis se raviser, "mais si vous posez leur posez la question, ils vont répondre que c'est moi le hutu"
Cette conversation montre bien les limites de ce concept. Mais l'importance de ces dénominations va va vite changer avec l'arrivée des Belges.

2) Un concept qui se lie à la race...

Les Belges ne sont pas à l'origine de la division mais ils ont ethnicisé le concept.
Les chefs de l'époque ont aussi joué un grand rôle dans ce processus. Vu qu'il n'y avait pas de sources écrites sur les origines du pays, les colons ont utilisé les mythes racontés par les chefs pour arriver à certaines conclusions. Difficile de démêler le vrai du faux lorsqu'on sait qu'à cette époque, les responsables politiques racontaient l'histoire qui les mettaient dans la position la plus confortable. Le système colonial a donc utilisé les mythes oraux pour renforcer ces distinctions.

Persuadés que les Tutsis étaient des noirs différents et supérieurs, les Belges se mettent à catégoriser chaque Rwandais pour lui définir une ethnie. En calculant la taille du nez, la forme de la tête et la couleur de peau. Ils utilisent des instruments (à la valeur scientifique douteuse) pour assigner à chacun une race.
Extrait du film: Do scars ever fade?

3) Double colonisation et Indirect rule

Il y avait une sorte de mythe du bon et du mauvais nègre. C'était assez classique au début du 19ème siècle. Le système colonial était basé sur la division entre les populations.
En plus de l'autorité coloniale, le pouvoir était confié à un certain groupe ethnique. Au Rwanda, il était compliqué d'appliquer ce principe car le pays était assez homogène. Les gens parlaient tous la même langue et avait une culture commune.
Les rois appartenant au groupe Tutsis (déjà au pouvoir dans la période pré-coloniale) ont continué à diriger le pays. Mais certains Tutsis (ceux désignés comme tel par le pouvoir colonial) ont reçu des avantages tels que l'accès à l'éducation. Ils ont reçu une place privilégié durant l'occupation belge contrairement à la majorité Hutu.
Victimes de racisme et exclus du pouvoir décisionnel, beaucoup de Hutus ont eu l'impression de vivre une double colonisation. C'est pour cette raison que lors de l'indépendance, les Belges ont été chassés et beaucoup de Tutsis ont également été chassés/tués.

4) Les Rwandais sont les premiers à faire circuler de l'intox sur le sujet

Avant le génocide de 94, l'ethnie de chaque Rwandais était précisé sur les cartes d'identités. Et beaucoup de Tutsis ont continué à être opprimé bien après la décolonisation. La plupart des Rwandais ont grandi avec ce concept en tête. Ils ont appris dans les livres d'histoires que les Tutsis sont différents et qu'ils sont originaires de la corne de l'Afrique.
Difficile de déconstruire ces idées, lorsqu'on a été éduqué avec de telles affirmations.

On a dit aux Tutsis qu'ils étaient des étrangers et on a dit aux Hutus qu'ils étaient inférieurs. Tout ceci a attisé de la colère et de la rancœur.


5) Des preuves scientifiques...
Aujourd'hui, les recherches prouvent que les distinctions entre ces 2 groupes sont des constructions purement sociales et n'ont rien à voir avec les races.

Alors bien sûr, je ne connais pas tout sur le sujet et mon article n'est pas exhaustif. Je vous invite à continuer vos recherches si le sujet vous intéresse. Et je finis par un extrait d'une chanson de Bob Marley que je trouve totalement pertinente.
"Emancipate yourself from mental slavery,
None but ourselves can free our mind."


*Avertissement : Ce n'est pas un article avec un quelconque agenda politique. (Le blog est évidemment apolitique) Ce n'est pas non plus un article scientifique. J'ai combiné mes recherches et mon opinion pour écrire l'article.

mardi 5 janvier 2016

La quête de savoir et la quête de sens...

Je commence l'année par une question et une réflexion qui est constante dans ma tête en ce moment...

"On est nombreux à tâtonner pour trouver du sens là où il n’y en a pas, une raison de sortir du lit le matin. A peu près au même moment que toi, j’ai pensé qu’il résidait un sens dans une soif de découverte qui m’a poussée à bouffer de la culture à outrance, quitte à m’y obliger les jours où la motivation n’y était pas. A chaque nouvelle pièce ou nouveau livre, j’ai l’impression de m’être lavé les yeux et de voir le monde d’un regard neuf. Parfois comme à toi, ça ne me parle pas. Mais je suis contente d’être passée par là mais en ce moment j’ai l’impression de retomber dans un sentiment de vacuité. 
En fait, découvrir tout ceci ne m’a pas fait avancer tant que ça. Et j’ai continué à tourner en rond mais avec quelques distractions en plus. Oui en fait c’est ça, je me mets à croire que la culture est juste une distraction de plus que certains placent au-dessus du jeu vidéo mais sans réel fondement à cette hiérarchie. (…) 

Au fond, pourquoi essayer d’en savoir plus sur le monde ? Ça n’a pas vraiment plus de sens que de rester coucher aujourd’hui. Est-ce qu’une somme de connaissances, le fait d’avoir découvert tous ces regards incarnés dans une œuvre d’art nous change réellement en profondeur ? "

Et vous, qu'en pensez-vous? 

J'ai découvert cette petite réflexion dans une vidéo de SolangeTeParle. C'est une artiste qui me parle vraiment en fait. 
A très bientôt !