samedi 26 décembre 2015

à propos de moi et du blog

Toutes les beautés sont dans la nature...
Parce que c'est vrai. Nous sommes tous beaux, la nature est belle. Et j'y crois malgré les injonctions à changer et coller à un modèle soit disant parfait. C'est un blog orienté, engagé et qui veut ouvrir la voix vers un autre type de blogging. Un peu moins axé sur les apparences mais bien plus sur le fond.
En fait, j'aime ce titre. Il est beau. Il est simple. Il ne veut pas dire grand chose mais il veut tout dire. Tout comme mon blog qui n'a pas de thème central mais qui a une grande soif de partage.

Qui suis-je? 



Je navigue sur les eaux troubles de la vie digitale. Au final, j'écris, j'apprends, je vis avec mon temps. 
Suivez-moi sur les réseaux sociaux pour en savoir plus ! 

à propos de moi et du blog

Toutes les beautés sont dans la nature...
Parce que c'est vrai. Nous sommes tous beaux, la nature est belle. Et j'y crois malgré les injonctions à changer et coller à un modèle soit disant parfait. C'est un blog orienté, engagé et qui veut ouvrir la voix vers un autre type de blogging. Un peu moins axé sur les apparences mais bien plus sur le fond.
En fait, j'aime ce titre. Il est beau. Il est simple. Il ne veut pas dire grand chose mais il veut tout dire. Tout comme mon blog qui n'a pas de thème central mais qui a une grande soif de partage.

Qui suis-je? 


Diplômée en communication. J'étudie l'africanisme en navigant sur les eaux troubles de la vie digitale. Au final, j'écris, j'apprends, je vis avec mon temps. 

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mardi 8 décembre 2015

Pourquoi le film Black m'a laissé un goût amer

Aujourd'hui, j'ai envie de vous partager mon opinion sur le film Black. Mais ce n'est pas évident pour moi d'écrire sur le sujet car j'ai une opinion très mitigée.
Black est un film bruxellois qui raconte l’histoire de 2 adolescents  qui tombent amoureux. «Mavela, 15 ans, est une Black Bronx. Elle tombe éperdument amoureuse du très charismatique Marwan, membre de la bande rivale, les 1080. Les deux jeunes gens sont brutalement contraints de choisir entre la loyauté pour leur gang et l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre.  »Cinenews
Le livre est une adaptation d’un livre de l’auteur Dirk Bracke  qui est un écrivain flamand.  Le livre est sorti il y a quasiment 10 ans et c’est un bestseller en Flandre. Ce livre a été une lecture obligatoire pour beaucoup de jeunes néerlandophones. Et tout comme le livre, le film est un succès. A l’heure actuelle, le film aurait dépassé les 100.000 entrées en Belgique.






Ce que j'ai aimé :


"Bruxelles"
C'était vraiment une volonté des réalisateurs de tourner le film à Bruxelles et de faire de la ville un élément essentiel du film. Les réalisateurs passent dans tous les lieux emblématiques de la ville. Mais quand je dis "emblématique", je veux parler du Bruxelles authentique et pas du centre touristique. Bruxelles, c'est ma ville. Elle est pleine de contrastes et de beauté mais Bxl ne fait pas dans la demi-mesure. C'est une cité qu'on adore ou qu'on déteste.

Les acteurs
Aucun des acteurs n’est professionnel mais ils ont fourni un boulot monstre. L'humour, l'amour et l'envie de bien faire se ressent. L'une des caractéristique marquante du film, c'est que les dialogues sont polyglottes. Et ça montre bien le quotidien de ces jeunes ancrés dans une double, voire une triple culture. On entend du néerlandais dans le film mais aussi de l’arabe et du lingala. Certaines expressions arabes ou congolaise sont entrées dans le langage courant des jeunes de la capitale. Le film est une sorte de miroir pour certains Bruxellois.

La musique, le rythme, les effets spéciaux, la communication
J'ai vraiment adoré la bande son 100% belge du film. Elle prouve que nous vivons dans une ville qui regorge de talents.
Niveau rythme, le film n'a rien à envier aux réalisations américaines. C'est vraiment un film haletant qui prend aux tripes.
La communication du film est réglée comme du papier à musique. J'admire le boulot de ceux qui ont bossé sur ce film.

Les points négatifs du film :


Un racisme insidieux
Les deux réalisateurs du film sont Adil El Arbi et Bilall Fallah. Ce sont des Belges d’origine marocaine. Et leurs origines sont une force mais aussi une faiblesse. Je m'explique:
Pour qu'on leur confie ce projet, ils ont mis en avant leur connaissance des bandes urbaines à Bruxelles. Et c'est vrai qu'on le ressent en regardant le film. Mon problème, c'est qu'il y avait clairement un traitement privilégié de la bande marocaine.
J’avais l’impression de voir un film qui montrait les gentils Marocains contre les méchants noirs.
La bande marocaine des 1080 est surtout composée de petits jeunes amusants qui font des bêtises mais ils sont loin d’être monstrueux. Alors que la bande des « Black Bronx » est ultra violente et vulgaire. Les noirs utilisent des armes à feu, font des viols collectifs et n’ont absolument aucune éthique.
Face à cette critique, certains rétorquent en disant que c’est un film et non un documentaire. Je veux bien le croire, mais à ce moment-là, pourquoi vendre le film comme étant le reflet d'un phénomène de société?
Il y a clairement un deux poids, deux mesures entre les deux bandes. Le réalisme des uns (la bande marocaine) est en opposition avec la cruauté des autres.
Les filles noires sont nues dans certaines scènes contrairement aux filles marocaines.
Les garçons noirs font des viols collectifs alors que les garçons marocains n'ont quasiment pas de vie sexuelle...
Je vous renvoie à un article très intéressant qui montre en quoi, le film Black perpétue des stéréotypes post-coloniaux. 
Au final, mon but n'est pas de lancer un procès contre le film mais d'épingler les maladresses du film. Pour moi, véhiculer des représentations du noir bestial, sexuel et violent, c'est un racisme qui ne dit pas son nom. Je crois que lorsqu'on travaille sur ce genre de projet, il faut vraiment y réfléchir pour ne pas tomber dans ce piège.

Le mot "black" toujours utilisé à outrance
Beaucoup de gens ont du mal à dire noir. Même les créateurs du film n'y arrivent pas et ils lui préfèrent le mot "Black". C'est un terme compliqué aussi bien au niveau lexical qu'au niveau social. Je crois que beaucoup de gens associent le mot noir à nègre et n'osent pas l'employer. Pourtant, on utilise le mot "black" tout le temps. A l'inverse du mot noir, le "black" est sombre, beau et branché. Black, ça passe mieux. C'est ce genre de petits détails qui fondent les incompréhensions et le racisme insidieux qui passe presque inaperçu.


Vaut-il mieux être inexistant ou mal représenté dans les médias ?
C’est un peu la même question qui a été posée lors de la sortie du film « bandes de filles » en France. Beaucoup de Français noirs en ont marre d'être représenté de façon stéréotypée dans les films.(En étant le clown ou le voyou de service)
Certains noirs pointent aussi du doigt le fait que les films Afro-Américains qui cartonnent aux USA, ne soient jamais diffusé en Europe au cinéma. En fait ces films-là (Think like a Man par exemple) montrent une image positive des Afro-descendants mais le réseau de distribution des films (en France) ne suit pas. En général, ces films ne sont pas diffusés car ils sont considérés comme "trop communautariste".  Bizarre quand on voit que le communautarisme ne pose plus problème lorsqu'il faut montrer une image assez négative du noir.

La culture pour dialoguer
Pour moi, la culture sert à ça. Casser les tabous, favoriser les débats et réfléchir. Parler des problèmes que peut rencontrer un certain type de population est plutôt positif. Mais il faut le faire en tenant compte du contexte compliqué. On est très loin d'avoir gagné la victoire contre le racisme et il fait partie de notre société. Alors quand on crée des films sur ces thématiques, on a forcément une certaine responsabilité car l'art a un impact sur l'imaginaire collectif.
Nous sommes en 2015, et ça fait plusieurs décennies que la Belgique a une population diversifiée.
Pourtant jusqu'à Black, je n'avais jamais vu un film représentant des Belges racisés au cinéma. Avec ce film, c'est chose faîtes mais le film ne risque pas de redorer notre image.

dimanche 29 novembre 2015

Je veux comprendre ce que vivent les jeunes Bruxellois....

J'avais envie de simplement écrire à chaud toutes mes pensées... J'ai un besoin de partager ce que je ressens maintenant.

mercredi 18 novembre 2015

Une escapade à Lisbonne

L'actualité est très maussade pour le moment alors, j'ai eu envie de vous livrer une tranche de vie positive. J'ai passé un petit weekend au Portugal. J'ai pu m'amuser avec mes meilleurs amis et je me suis sentie reconnaissante.




Sentir le soleil qui réchauffe son corps, le vent qui caresse son visage. Oublier la peur, célébrer la vie et ne jamais cesser d'aimer.




Corneille dit dans sa chanson : "Alors on vit chaque jour comme les derniers, parce qu'on vient de loin..." Mais les derniers événements prouvent qu'il ne faut pas venir de loin pour profiter de la vie. Car la vie est précieuse et il faut savourer chaque moment.



  Allez-y, jetez-vous à l'eau. Avouez vos sentiments à la personne que vous aimez depuis si longtemps. faites ce voyage qui vous tient à cœur, rendez visite à votre famille... Vivez tout simplement.


mercredi 4 novembre 2015

Une recherche effrénée de la connaissance...

J'ai souvent envie d'écrire des articles mais il se trouve qu'au final, j'en écris très peu.
Bien que ce ne soit pas les idées qui manquent, j'ai souvent l'impression de ne pas être légitime. Quand j'aborde des sujets socio-politiques, il y a souvent une petite voix dan ma tête qui me pousse à me taire et ne pas aller au bout de ma pensée.
Et dans ma vie de tout les jours, c'est un peu pareil. Mon envie de prendre la parole dans des débats est très souvent gâché par mon inquiétude. J'ai souvent le besoin de m'informer un maximum sur un sujet même quand le faire n'en vaut même pas la peine.
J'ai pensé à écrire cet article en feuilletant le magazine

Youtube et les femmes

Voyager en étant noir...

Troisième génération d'adultes issus de l'immigration

vendredi 30 octobre 2015

Quelques expressions qui prouvent que la culture africaine est chaleureuse

 Je viens de commencer un cursus de langues et cultures africaines. Grâce à ça, j'ai la possibilité de mieux comprendre les défis et les enjeux du continent africain.
J'aime beaucoup les langues étrangères et j'aime découvrir ce qu'une langue dit sur la culture de ses habitants. Alors aujourd'hui, je vais vous mettre en avant 5 expressions que l'on retrouve en langue bantoue. Dans cet article, je vais me focaliser sur le lingala et le swahili.
Avant de vous parler de ces 5 expressions, je vais vous expliquer brièvement les lieux où sont parlées ces langues.

Le lingala :
Le lingala a une histoire très particulière."Tirant son origine des Bobangi, entre le fleuve Congo et l’Ubangi, le lingala s’est répandu grâce au commerce le long du fleuve et par les migrations de l’armée dont il est l’outil de communication depuis l’époque coloniale." Congo Tourisme C'est donc, une langue parlée dans les 2 Congos. Celui de Brazzaville et de Kinshasa. Il est à noter que les liens entre ces deux capitales sont très fortes. Certaines familles habitent des 2 cotés du fleuve. Et d'un point de vue géographique, ce sont les deux capitales avec la plus petite distance dans le monde !
Même si le chiffre varie selon les sources, il y aurait + ou - 10 millions de personnes dont le lingala est la langue maternelle. Et environ 15 millions de personnes qui connaissent le lingala comme seconde langue. ( par exemple en Angola et en République centrafricaine.) C'est la langue de l'art en général mais en particulier de la musique. Dans ma ville à Bruxelles, il est presque impossible de ne pas entendre parler lingala de temps en temps.
Les 2 Congo


2 expressions en lingala :

"Malamu, merci ! 
Merci"

Malamu veut dire merci en lingala. Mais on peut également utiliser le mot français pour remercier son ami. Dire merci à la fin d'une conversation est une pratique très courante. En général, si vous rencontrez une connaissance dans la rue et que vous vous échangez quelques paroles, la personne va certainement vous remercier à la fin de la conversion. La personne veut vous exprimer sa gratitude et sa reconnaissance car vous avez pris le temps de lui parler.

Solange Knowles visitant le Congo Brazzaville.
 Une image un peu clichée mais sympa de la ville.
(Le salon de coiffure africain et le fameux sapeur qui prend soin de lui.)
"Ndénge nini? 
Té, yo kàkà?"

Traduction littérale : Quelle manière? 
                                 Non. Juste toi ! 

C'est une façon courante de démarrer une conversation. En français, on pourrait traduire "Ndénge nini"par "Quoi de neuf?" Par contre, ce serait plus compliqué de traduire le Té, yo kàkà ! Car ça ne se dit pas en français. C'est une façon de dire : "non ne parlons pas de moi, il n'y a que toi qui compte." C'est vraiment une manière de mettre en avant son interlocuteur.

Le kiswahili 
Avec ses 50 millions de locuteurs, le swahili est la langue d'Afrique subsaharienne la plus parlée. Au départ le mot swahili vient de l'arabe et veut dire : la côte. Les swahilis étaient les habitants de la cote est du continent africain. Encore aujourd'hui, la langue est parlée en Afrique de l'est. (Tanzanie, Kenya, Est de la RDC, Rwanda et Burundi)
On connait déjà le fameux "Hakuna matata " qui veut dire littéralement : "il n'y a pas de problèmes". L'expression a été popularisée dans la culture occidentale pour montrer qu'il faut prendre la vie du bon coté. Mais bien d'autres mots et expressions en swahili peuvent être instructifs.
Zanzibar


3 expressions en kiswahili: 

Mgeni (sg), wageni (pl) : Invités, visiteurs, étrangers
En kiswahili, les termes étrangers et invités sont des synonymes. Je trouve que ça en dit beaucoup sur l'ouverture des swahili vers le monde. Alors que dans la plupart des langues européennes (du moins celles que je connais), le terme étranger est souvent un dérivé du mot "étrange". Bien que le lien entre les deux est logique, ça reste très péjoratif.
Anglais : strange - stranger
Français : étrange - étranger
Néerlandais : vreemd- vreemdeling


Polé et Polé, polé 

Ces deux expressions assez connus veulent dire deux choses complètement différentes. "Polé" veut dire je suis suis désolé. C'est une manière d'exprimer sa compassion.
Si on répète "polé" deux fois, ça veut plutôt dire tout doucement. Et c'est vrai qu'en Afrique, on n'est pas pressé et on prend le temps de vivre. On peut également le dire à une personne qui semble stressé pour lui dire de se mettre à l'aise.

Shikamoo !
Traduction littérale : Je tiens ton pied.
Traduction littéraire : Salutations !
On utilise "Shikamoo" lorsqu'on veut saluer quelqu'un qui est plus âgé que soi. Ou bien, quelqu'un de supérieur hiérarchiquement. Un professeur, un pasteur... Littéralement, ça veut dire, je tiens ton pied. La personne à qui est adressée cette salutation devrait répondre :"Marahaba" Ce qui veut dire "merci, je suis très honoré".


Avec cet article, j'ai voulu mettre en avant un aspect positif de la culture africaine. Mais comme partout, il y a du bon et du moins bon. Je ferai peut-être un prochain article sur toutes les expressions moins sympathiques du continent. J'espère en tout cas, avoir éveillé votre curiosité !


jeudi 22 octobre 2015

5 choses positives qui résultent de l'absence de passions

Je redoute souvent quand les personnes me demandent quelle est ma passion.
Contrairement à beaucoup de personnes, je n'ai pas de centres d'intérêts clairs et figés. J'aime faire beaucoup de choses mais sans vraiment m'engager dans une activité. Il n'y a rien qui puisse me faire vibrer au point d'oublier tout le reste.
J'aime les livres, le digital, les êtres-humains.... J'ai essayé plusieurs passe-temps en rapport avec ça mais aucune de ces activités ne m'a comblée au point d'en oublier tout le reste.

Alors, que peut-il y avoir de positif là-dedans? Pas mal de choses, je pense. Dans cet article, je vous propose déjà 5 points positifs qui peuvent sujets à débat en fonction de son échelle de valeur.
Le cliché de la personne qui n'a pas de passions... Credit photo : John Hohlcroft


1) S'occuper peut s'exprimer de manière totalement différente tous les jours
Tous les ans (ou presque), je pars à la recherche d'une nouvelle occupation auquel consacrer du temps et par la même occasion, m'aider à définir qui je suis. Mais au final, je suis souvent trop curieuse pour ne pas essayer quelque chose d'autre l'année, le mois ou la semaine suivante. Et par conséquent, délaisser l'activité en question. Est-ce parce que je suis trop dispersée et incapable de me concentrer sur la moindre activité ? Peut-être... Je peux danser, chanter, rencontrer de nouvelles personnes et ouvrir mon esprit. Le revers de la médaille est que cette tendance m'empêche de dépasser le stade de débutant.

2) On a du temps à consacrer à nos pensées.
Je pense que les personnes qui n'ont pas de passions ont plus de temps pour faire de l'introspection. Réfléchir sur soi-même, sur le monde... Au final, une passion, c'est une forme de divertissement qui (dans certains cas) peut nous éviter de nous poser de véritables questions existentielles.


Singes de la sagesse: « Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire ». À celui qui suit cette maxime, il n'arriverait que du bien.
3) On peut se concentrer sur d'autres sphères de notre vie
Le travail et/ou la famille peut devenir une sorte de point focal. En ayant des hobbys moins contraignants, on peut consacrer du temps à l'être aimé(e) ou alors, se plonger dans le travail et y trouver un lieu de réalisation de soi.

4) On est moins enfermé dans un mode de pensée.
Souvent quand on aime vraiment quelque chose, on voit le monde à travers cette perspective. Je m'explique... Un passionné de sport peut avoir tendance à appliquer les notions liées à cette activité dans sa vie professionnelle et personnelle. En accordant, par exemple, une place primordiale à la compétition, à l’endurance et aux performances physiques dans sa vie
En ayant aucune attache, on se peut se créer ses propres valeurs et sa propre vision du monde sans être trop influencé par un schéma pré-existant.


5)Ne pas avoir de passions, c'est être libre?
Dans les livres de développement personnel, je lis souvent qu'il est vital de trouver sa passion et que c'est une véritable tare de ne pas en avoir. Je pense surtout que cette injonction fait partie de la panoplie de vagues conseils liés au capitalisme et à l'individualisme. Trouver sa passion, être exigeant avec soi-même, avoir des objectifs clairs, devenir riche... Ce sont des aspirations que partagent beaucoup de personnes mais qui sont en réalité liées aux normes de la société occidentale. Et si on avait d'autres rêves, d'autres valeurs et d'autres ambitions?

Et si ne pas avoir de passions, c'était une forme de liberté? Libre de goûter, d’expérimenter et de tester...
Pour ma part, je suis convaincue que ma vie est trop courte pour m'enfermer dans un domaine particulier.

vendredi 28 août 2015

3 idées reçues sur l'immigration : une perspective belge

Ca fait un bon moment que je procrastine pour écrire cet article. Je n'y arrive pas tout simplement parce que c'est un sujet qui me fend le coeur. En particulier ces dernières années, depuis que j'ai compris l'ampleur du problème.
Avertissement: Tout d'abord, je ne prétends pas être une spécialiste de la question.
Je propose une analyse personnelle plutôt axée sur la Belgique car c'est le pays dans lequel je vis. Et enfin, mes opinions n'engagent que moi.


1) Immigrés, réfugiés, illégaux signifient la même chose

Je suis diplômée en communication et lors de mes premiers cours, l'un des sujets les plus importants  était celui du choix des mots. Les choisir judicieusement est une part importante du métier de journaliste. Et quand je vois comment ce thème est abordé par la plupart des médias, je me pose de sérieuses questions sur la formation de ces professionnels.
Je suis contente de voir Al Jazeera exhorter les journaux européens à parler de réfugiés et non de migrants Syriens.
 "Migrants, immigrants, expatriés, illégaux, clandestins, sans-papiers, réfugiés..."Tous ces termes peuvent être dans certains cas interchangeables et désigner le même groupe de personnes. Et quand les médias utilisent tel ou tel mot, ils le font à dessein car ils savent que les mots ont un sens et un poids. Selon qu'on utilise l'un ou l'autre, le lecteur ou l'auditeur aura un autre ressenti. Mais au-delà de l'aspect purement émotionnel de ce choix, la responsabilité des Etats européens changent en fonction du statut que l'on donne à ces personnes. Si on parle de réfugiés, l'accueil de ces personnes devient obligatoire pour les pays signataires de la Convention de Genève.

Mettre ces personnes dans une case...
Je tiens tout de même à préciser que pour moi, catégoriser les migrants en tant que réfugié ou "simple immigré économique" ne répond pas au problème. On vit dans un monde très injuste et tant que les inégalités seront autant marquées, il sera inévitable de voir des gens prêts à tout pour partir de chez eux.  J'ai l'impression qu'on déshumanise ceux qui partent à cause de la pauvreté. J'ai récemment lu un livre d'Eric Emmanuel Schmitt qui parle d'un réfugié irakien. Il y a un passage qui résume bien la situation d'un bon nombre de migrants et de sans-papiers : « Les gens des Nations unies, si on leur explique qu’on fuit la pauvreté, qu’on veut décrocher un travail et envoyer de l’argent à sa famille pour qu’elle survive, on ne les intéresse pas. Ils ont besoin de spectacle, de scandales politiques, de massacres, de génocides, de dictateurs levant des armées, de salauds maniant la machette ou la mitraillette. Si on dit juste qu’on crève de faim ou de désespoir, ce n’est pas assez. La mort avec sa faux, la famine, l’insécurité, l’absence d’avenir, ça le ne les convainc pas ! »

Et les expatriés alors?
Je voulais finir ce point en mettant en avant un autre terme très souvent utilisé pour désigner les blancs qui immigrent d'un pays à l'autre.
La plupart des immigrés en Belgique et en particulier à Bruxelles sont d'origine européennes. Les institutions font de cette vile un important pôle économique et politique et ces migrants sont généralement appelés des expatriés.
Il y a quelques mois, un journaliste remarquait le fait que l'on utilise toujours le terme "expatrié" pour parler des immigrés "blancs". Alors que selon Wikipedia, toute personne qui travaille dans un autre pays devrait être considéré comme un expatrié. Pourtant, ce terme a tendance à n'être utilisé que pour désigner des personnes caucasiennes. Alors que dans les faits, il y a des expatriés de toutes origines.
Même dans la terminologie de la migration, il y a une hiérarchie du bon et du mauvais migrant. (Une hiérarchie fortement influencée par le racisme.)


2) "L'Europe ne peut pas accueillir toute la misère du monde"

Il est vrai que c'est impossible et l'Europe ne le fait pas. 80 % des réfugiés  sont accueillis dans les pays frontaliers. Dire que l''Europe connait  une crise de l'immigration et n'arrive pas à gérer l'énorme afflux de migrants est faux. Premièrement car c'est un continent riche qui a les moyens de créer des politiques pour la gestion de l'immigration. Mais également parce que le nombre de personne qui arrivent en Europe n'est pas aussi élevé qu'il y parait. "Le nombre de Syriens ayant pu faire une demande d’asile à l’Union Européenne ne s’élève qu’à 250 000, soit le quart d’un million. «C’est moins de 2 % du nombre total des réfugiés internes et externes de la Syrie», affirme le statisticien Hans Rosling." Une excellente analyse en vidéo à découvrir sur ce site.
Dans tous les conflits, les gens vont d'abord se réfugier dans les pays limitrophes et iront en Europe en dernier recours. Ce sont en général les pays les plus pauvres du monde qui accueillent le plus de réfugiés. Ils arrivent à le faire avec très peu de moyen alors, pourquoi l'Europe en serait incapable?


3) Il y a trop d'étrangers en Belgique
Selon une très récente enquête de la RTL TVI, 61% des Belges estiment qu'il y a trop d'étrangers en Belgique. Ce que je trouve aberrant c'est que la plupart des personnes ont une image faussée de l'immigration. Je ne suis pas sûre que le sondage ait été assez clair. Car le terme "étranger" est de nos jours, un mot générique qui englobe tout ce qui n'est pas Bleu, Blanc, Belge.
Les personnes qui vivent depuis plusieurs générations ne peuvent en théorie pas être assimilées à des "étrangers". C'est un mot qui ne tient pas la route car en plus d'avoir la nationalité du pays, ces personnes qui sont perçues comme des étrangers, sont en général nés en Belgique.
Alors, reprenons depuis le début et essayons de comprendre mieux l'histoire de l'immigration en Belgique.

50 ans plus tard et le discours est radicalement différent.
Il y a eu des vagues successives d'immigration. Dans les années 60, survient une très grande immigration ouvrière. Les politiques migratoires sont très positives et on encourage également le regroupement familial(voir photo ci-dessus).
C'est le plein emploi et il y a un grand besoin de main-d'oeuvre. Les immigrés économiques sont surtout des Européens (Italiens, Polonais...) ou des Nords-Africains (Marocains, Tunisiens...) venus travailler dans les mines ou sur les grands chantiers.

A partir des années 70, la crise du pétrole frappe le pays et la situation économique se détériore petit à petit. La propagande en faveur de l'immigration se calme et la plupart des nouveaux migrants (non-Européens) viennent en tant que réfugiés politiques.
Au final, une grande partie des personnes qui sont considérés comme des étrangers encore aujourd'hui sont des Belges. Et ce, depuis plusieurs génération. Et une grande majorité d'entre eux sont là car le pays l'a voulu à un moment donné. Beaucoup de personnes ont du mal à voir le monde changer et à se rendre compte qu'il ne faut pas être blanc pour être Belge.

C'est un débat très clivant et c'est difficile d'en parler sans s'attirer les foudres. J'aurais pu continuer en parlant d'un tas d'autres de points à soulever quand on parle d'immigration mais j'avais envie de de faire court.

Pour aller plus loin et en savoir plus :

Migranten zijn de toekomst

TROIS FILMS CONTRE LES IDÉES REÇUES

10 truths about Europe’s migrant crisis

dimanche 9 août 2015

Pourquoi les tresses de Kylie déchaînent les passions?

Il y a quelques semaines, Kylie Jenner postait une photo d'elle avec une nouvelle coiffure : des tresses africaines. La légende de la photo indiquait : "I woke up like this #whitegirlsdoitbetter..." (Un hashtag qu'elle s'est empressée d'enlever)

La photo a commencé à faire le buzz à cause de la jeune Amanda Stenberg. Elle a  écrit un commentaire en expliquant pourquoi il n'est pas juste de s'emparer de certaines coutumes des noirs sans les défendre quand il y a des gros problèmes dans la communauté. "When u appropriate black features and culture but fail to use ur position of power to help black Americans by directing attention towards ur wigs instead of police brutality or racism #whitegirlsdoitbetter.'
Il faut dire que depuis quelques semaines, le débat sur l'appropriation culturelle bat son plein sur Internet.
Aujourd'hui, je vais m'attarder sur la question des cheveux et des coiffures dîtes "afro".
Partout dans le monde, les noirs ont toujours eu une culture particulièrement riche en ce qui concerne le soin apporté à leurs cheveux. Le nombre de coiffures possibles est assez impressionnant et on retrouve des coiffures typiques aux afro-descendants dans le monde entier.
Quand une personne d'une autre ethnie se coiffe avec une coiffure africaine, ça devrait être vu comme quelque chose de flatteur. Mais alors pourquoi tous ces débats?

Le mouvement civique des droits des noirs rebat son plein
Le mouvement commence en 2013, après l’acquittement de George Zimmerman, un policier qui a abattu Trayvon Martin (17 ans). Depuis lors, le nombre de vidéos montrant des noirs abattus par des policiers blancs a explosé sur la toile.
Quand le monde découvre les tueries, c'est le choc. On a l'impression de se retrouver 40 ans en arrière mais la réalité est que la répression policière ne s'est jamais arrêtée. C'est simplement que l'on a désormais la possibilité d'observer les tueries grâce aux smartphones et aux réseaux sociaux.
En voyant les vieux démons de l'Amérique réapparaître, les noirs Américains décident de s'organiser. Plusieurs manifestations violentes et pacifiques éclatent un peu partout aux Etats-Unis. Cette actualité montre que malgré l’élection d'un président noir, la question de la race est de nouveau à l'ordre du jour.
Photo d'une manifestation aux USA. "I can't breathe" utilise les mots d'Eric Garner lors de son assassinat en pleine rue par des policiers. 

L'échange culturel est à son apogée
Au même moment, l'industrie musicale évolue. Macklemore, un rappeur blanc gagne 4 Grammy Award. Beaucoup pensent que c'est Kendrick Lamar qui aurait dû gagner et y voit une forme de racisme. Macklemore lui-même avoue qu'il a bénéficié d'un "white privilege".
A son tour, Azeala Banks reproche à Iggy Azaela de ne pas utiliser son influence pour défendre les droits des noirs. Iggy est une chanteuse blanche, australienne qui s'est clairement inspirée des femmes noires pour créer son style. Accent du sud des Etats-Unis, rap aux relents de Nicky Minaj, formes voluptueuses... Elle est propulsée aux devants de la scène et son titre "I am so Fancy"est un succès mondial.
Mais alors que Macklemore milite clairement durant le mouvement  "black lives matter", Iggy préfère ne pas s'en mêler.

Se conformer et lisser ses cheveux, une question de survie (ou presque)
On vit dans une société qui est marquée par le patriarcat et le racisme. Etre une femme, c'est être (entre autre) un physique. Plus que chez les hommes, notre apparence joue un rôle central dans nos vies. Et il est clair que ce sont des injonctions qui touchent toutes les femmes... Mais c'est plus violent chez les femmes noires. Pourquoi? Parce qu'avec une peau noire et des cheveux crépus, on détonne forcément dans le monde occidental.
Quand on a les cheveux crépus, se tresser les cheveux n'est pas un effet de mode. C'est une méthode de soin pour éviter l’emmêlement des cheveux. Malheureusement, ces coiffures ont pendant très longtemps été sujette à des moqueries.  Et voir que tout d'un coup, les grands noms de la mode s'approprient ces coiffures, qui ont jadis été moquées a de quoi mettre en colère. Surtout que ce qui est considéré comme moche sur les uns (les noirs) est tout d'un coup vu comme beau (quand ce sont des blancs qui les portent).

Un magazine qui explique comment faire des "mini buns" inspiré par Marc Jacobs alors que ce sont des bantu knots. (Une coiffure africaine exportée aux Etats-Unis par les noirs américains)
Et quand certains se demandent, mais alors, pourquoi se défriser les cheveux ou se les lisser? N'est-ce pas également une forme d'appropriation culturelle?
Il faut savoir que c'est surtout pour s'intégrer au monde dans lequel on vit. Une recruteuse m'a un jour clairement conseillée de changer de coiffure. Alors que j'avais un simple afro tiré en chignon. Une coiffure simple mais vu comme "ethnique" et donc forcément, non professionnel. Toutes ces remarques poussent un bon nombre de femmes noires à user d'artifices pour s'intégrer.
--> Et c'est là qu'arrive l'oppression et la frustration. Pourquoi devrait-on laisser une autre ethnie utiliser nos coiffures quand ils ont eux-même dénigrer notre culture capillaire?


Echange culturel ou appropriation culturelle?
La frontière est très mince entre les deux. Et je n'ai moi-même pas encore très bien compris la nuance. Mais je dirai que le plus important est de rester loyal et juste quand on utilise la culture de l'autre. Il faut montrer du respect et s'intéresser à ce qu'on fait. Il faut rechercher le sens des symboles et non pas vouloir être cool. On vit dans un monde globalisé et il est clair que l'échange est naturel. Mais on vit aussi dans un monde injuste. Il est impossible d'oublier des siècles d'esclavage et de colonisation si vite. Et tant que les personnes ne seront pas traitées d'égal à égal, ce sera toujours une question délicate.
Etre noir n'est ni une malédiction, ni un cadeau. C'est un fait avec lequel il faut vivre et qui oblige à prendre conscience des inégalités. Alors si on veut utiliser des éléments qui appartiennent habituellement aux personnes afro-descendantes, il faut aussi, devenir profondément militant.


SOURCES :
Si vous voulez en savoir plus sur le sujet je vous propose de lire ces articles et regarder ces vidéos :
Vidéo de Laci Green : should white people rap?

Allure and making sense of cultural appropriation

This White Feminist Loved Her Dreadlocks – Here’s Why She Cut Them Off

Amandla Stenberg on cultural appropriation

The Difference Between Cultural Exchange and Cultural Appropriation

What Is Cultural Appropriation and Why Is It Wrong?


jeudi 6 août 2015

Mon problème avec l'appropriation culturelle afro-caribéenne

C'est la saisons des festivals et comme chaque année, je vois apparaître toute une série d'affiches qui représentent des personnes noirs, généralement des femmes aux coiffures volumineuses et aux visages colorés. C'est le cas dans de nombreux festivals près de chez moi tel que "Couleur Café", "Pole Pole" Festival et autre...

Le soleil, l'exotisme, tout ça fait évidemment penser

mercredi 5 août 2015

Ce que Hunger Games nous apprend sur la propagande révolutionnaire

Avertissement: Cet article est écrit pour les personnes qui ont lu Hunger Games ou qui ont vu les films. Si ce n'est pas le cas, vous pouvez tout de même le lire mais sachez qu'il y aura quelques spoiliers. 

1) Le pouvoir se maintient grâce à la peur
C'est tout le concept des "Jeux de la Faim" qui constituent l'épicentre de cette histoire. Panem se situe aux Etats-Unis actuels. Comme dans toutes les dystopies, le contexte n'est pas très clair. L'histoire se passe dans un univers post-apocalyptique. La face du monde a changé et les inégalités entre les personnes se sont creusés. Le Capitole est une cité futuriste où les habitants profitent d'une abondance de richesse. Le pays est divisé en 13 districts. A l'opposé des habitants de Panem, les habitants des districts sont très pauvres.  Et tous les ans, chaque district doit tirer au sort deux enfants de sa région pour participer aux Jeux. Le jeu est une sorte de télé-réalité où il faut tuer tous ses adversaires pour gagner. Le prix pour le gagnant du concours est la nourriture en abondance pour son district durant toute une année.
Ces Jeux sont d'une cruauté extrême et montrent "qui est le chef." En mettant ainsi, chaque district en concurrence, on est sûr que les gens ne communiquent pas et ne puissent pas se rebeller. C'est une excellente illustration du fameux "diviser pour mieux régner".

2)" L'espoir est plus fort que la peur"
C'est une phrase prononcée par le président de Panem.
L'espoir permet la mise en place d'une rébellion. Alors qu'au contraire, c'est la peur qui maintient une dictature. Dans un régime totalitaire, les gens sont anxieux, ils ont peur de parler et évite le moindre problème. La peur crée un sentiment d'impuissance. Mais parfois, lorsqu'un certain nombre de conditions sont réunis, l'espoir grandit et les opprimés décident de prendre leurs destins en main.

3) Les médias : amis ou ennemis? 
Ça dépend. Mais ils sont de toute façon indispensableS. 
Dans Hunger Games (comme dans n'importe quel régime totalitaire), les médias traditionnels sont extrêmement contrôlés. Cependant, Katniss va réussir à les utiliser en sa faveur. Elle va faire des coups de communication pour avoir une bonne image auprès du public. Elle est très proche des journalistes et réussit à faire d'eux ses amis. L’héroïne a compris que pour survivre, elle devait réussir à plaire au public.
Paradoxalement, dans le dernier livre de Hunger Games, "la Révolte", les soulèvements dans les différents districts sont extrêmement réprimés par la police. Dans les médias, les activistes sont dépeint comme des fous et des bandits.  C'est une rhétorique que l'on entend très souvent. "Les activistes troublent la paix. Les manifestants sont agressifs, ce sont des terroristes, ils cassent tout sur leur passages...."

4) Résistance pacifique ou violente?
Dans les groupes révolutionnaires, l'utilisation de la violence suscite un vif débat.
La colère est un sentiment légitime qui est à la base de toute révolte. Si il n'y a pas de colère, alors le changement n'est pas nécessaire. Alors, comment atteindre les changements sociaux? En manifestant pacifiquement, en prônant la désobéissance civile ou en prenant les armes? L'histoire nous a appris que toutes ces méthodes peuvent être efficaces. Mais dans Hunger Games, la violence semble inévitable pour changer le système.

5) Les symboles

Dans toutes les révolutions, les symboles ont une place très importante. Quand ils sont utilisés par un très grand nombre de personne, ils permettent de retrouver un sentiment d'appartenance. Ils permettent à l'être-humain de ne pas se sentir seul dans un environnement hostile.

  • Un geste de la main

En politique, les gestes liés aux mains sont forts présents. Que ce soit pour chanter l'hymne national ou pour prononcer un serment. Une gestuelle propre est appliquée en fonction de ce que l'on veut montrer. L'extrême droite possède son propre salut le fameux "Heil Hitler". Tandis que les activistes de gauche utilise le poing pour se rallier.

Nelson Mandela utilise le poing pour marquer la lutte des noirs d'Afrique du Sud.
 Le poing est également utilisé aux Etats-Unis pour lutter contre la ségrégation. 

Dans Hunger Games, c'est le salut à trois doigts qui est utilisé pour montrer que les tribus sont tous ensemble dans le même combat. 
Image du film Hunger Games


  • Un chant ou un slogan sur lequel se rassembler

Un chant ou un slogan peut être utilisé mais ce qui importe vraiment, c'est le message. On a vu cette année beaucoup de manifestations aux Etats-Unis pour lutter contre le racisme. Ils ont utilisé différents slogans tout au long des manifestations. Par exemple, le "Black lives matter" ou "I can't breathe" .... "Un slogan est une formule concise et frappante qui exprime une idée qu'un émetteur veut diffuser ou autour de laquelle il veut rassembler (fonctions respectives de recrutement, reconnaissance et ralliement)." Wikipedia
Dans Hunger Games, c'est le chant de l'arbre qui permet aux gens de se rassembler. Cette chanson appelle à la vengeance. Elle invite les gens à se rassembler pour récupérer tout ce que Panem leur a volé. Que ce soit les vies (tués par le Capitole) ou bien les richesses.

"Are you, are you
Coming to the tree?."


  • Une image: le geai moqueur

Le geai moqueur est un animal fictif inventé par l'auteur du livre. Dans le livre, ce sont des oiseaux à l'ADN génétiquement modifié qui sont capables d'imiter le chant de l'homme. Katniss va les utiliser dans le jeu pour survivre et communiquer avec ses partenaires. Dans d'autres révolutions, ce sont les  Œillets ou bien les roses qui ont été utilisé.


  • Un leader charismatique

Dans Hunger Games, Katniss est une héroïne malgré elle. C'est une fille intègre qui jusqu'à la fin, malgré toutes les épreuves qu'elle doit mener, va rester fidèle à elle même. Elle est sans le vouloir, prise au piège dans un système énorme. Elle est utilisée comme symbole mais ce n'est pas elle qui est l'instigatrice de la révolution. Elle n'a pas peur de prendre des risques et d'aller jusqu'au bout de la mission qu'on lui a confié. Elle possède une aura que tout le monde peut ressentir. Elle me fait pensé à Che Guevara car il était très proche du peuple et n'avait pas peur de se salir les mains pour se rapprocher des gens.



Dans le monde réel, (tout comme dans Hunger Games),  la question est de savoir si l'après-révolution va rendre le monde meilleur. Est-ce vraiment une bonne idée de mettre tous ses espoirs dans une seule et même idéologie? Est-ce que faire tomber le pouvoir va vraiment permettre de mettre en place un gouvernement égalitaire et démocratique?
Une chose est sûre dans le monde réel, les révolutions échouent souvent mais les idéaux restent toujours dans les mémoires.

mercredi 22 juillet 2015

5 idées reçues sur l'Afrique

1)     Les Africains se ressemblent tous

Khosian girl : South Africa
« L’Afrique compte près de 2 000 ethnies différentes et regroupe un tiers des langues du monde. Et cette diversité s’observe également dans les gènes : nulle part ailleurs on ne trouve autant de variété dans le génome humain.
 La science l’a prouvée et continue à faire des recherches sur l’ADN des Africains mais il semble que cette diversité génétique se trouve autant entre les ethnies qu’au sein même des ethnies. » Courrier Ineternational
Afro-américain d'origine Nigérianne
Il ne faut pas oublier qu’en tant qu’habitant de cette planète, nous subissons tous le syndrome du « Cross Race Effect ». C’est l’impression que l'on a quand on observe une population que l'on a pas l'habitude de côtoyer. On pense en fait que tout le monde se ressemble. Si l’on est dans un environnement entouré de caucasiens, on n’aura pas de difficulté à les distinguer et à se rendre compte des différences de chacun. Et ce sera le contraire, si on se retrouve en Asie par exemple. On aura l’impression qu’ils se ressemblent tous car on doit se baser sur des critères totalement différents (autre que couleur des yeux ou cheveux) pour reconnaître les gens.
En Afrique, la morphologie des gens est différente en fonction de plusieurs éléments. Il y a toutes sortes de nuances de teintes de peau. Du brun le plus clair au noir le plus foncé. Certains sont grands, petits, musclés, gros, très minces…. Les traits du visage peuvent être très épais ou au contraire très fins. (Et cela même dans une même ethnie)
Mais quand on n'a pas un regard entraîné, ça peut être difficile de s'en rendre compte. Il faut vraiment avoir conscience de ce phénomène et éviter de faire des réflexions qui n’ont pas de sens.




 2) On parle africain en Afrique
Il y plus de 2000 langues pour 1 milliard de personnes en Afrique. Alors qu’il n’y en a que 24 dans toute l’Union européenne pour environ 500 million d’habitants.  A noter tout de même qu’en général, les Africains sont de très bons polyglottes. Au Rwanda par exemple, vous pouvez facilement croiser des gens qui parlent et comprennent le Français, l’Anglais, le Kinyarwanda et le Swahili.

                           3) L’Afrique n’est pas encore entrée dans l’histoire
C’est Monsieur Sarkozy qui s’est permis de dire ça. C’est assez désolant car j’ai déjà entendu ce type de réflexion de la part d’un de mes professeurs en secondaire. C’était un prof de latin et je me souviens très bien qu’il affirmait que l’Afrique était encore dans la préhistoire car les populations ne connaissaient pas l’écriture.  Dans le monde occidental, c’est l’invention de l’écriture qui fait que l’on passe de la Préhistoire à l’histoire. En général, on prend comme événement marquant son invention en Mésopotomie ou en Egypte vers -3500. Ce qui est assez étrange car ce sont des régions du monde qui hors Europe mais qui sont quand même pris comme référence pour l’Occident.
De plus, c’est une posture idéologique de prendre comme repère l’écriture pour se repérer dans le temps. Certes, de grandes civilisations se sont distingués grâce aux traces des écrits qu’ils ont laissés mais utiliser ce seul paramètre pour dire qu’on est entré dans l’histoire est (je trouve) assez exagéré. Après tout, certaines cultures orales perdurent encore très bien. L’écriture est un outil, un média mais la conscience et la mémoire populaire a de tout temps permis de se remémorer son histoire.
 Mais quand bien même, on prendrait ce seul paramètre, il est à noter qu’en Ethiopie, on a retrouvé les premiers écrits en Guèze vers le III ou IVéme siècle après Jésus-Christ.
Livre en Guèze d'Ethiopie

Au-delà de ça, bien sûr les hiéroglyphes des Egyptiens. Il y a aussi les manuscrits des Pharaons du Royaume de Koush (Nord du Soudan actuel) qui avaient à l'instar des Egyptiens, leurs propres Pharaons. Trois pays qui sont en Afrique mais qui ne semblent pas compter dans la tête de beaucoup d'intellectuels. Ces personnes désinforment complètement sur les nuances et les complexités de l’histoire du continent .
Le problème est que l'histoire de l’Afrique est tellement méconnue qu’elle apparaît comme inexistante.

4)Il n’y a que des paysages désertiques en Afrique
On représente toujours l’Afrique avec une image de la Savane sous un beau coucher de soleil. Mais c'est un continent énorme. Il y a le Sahara bien sûr mais aussi les volcans du Congo, la montagne Kilimandjaro en Tanzanie, les plages de Madagascar... Il y a autant de paysages que de pays en Afrique.  
Ouganda


Mozambique 
5)L’Afrique n’est pas moderne

Ah non ? En réalité, l’Afrique est un continent plein de contraste. Si il y a une bonne partie des habitants qui vivent dans la pauvreté, certaines personnes sont extrêmement riches. Mais ils profitent autant que nous des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Ce que j’ai trouvé amusant en allant en Rwanda cet été, c’est que les gens font tout avec leurs téléphones. Ils envoient de l’argent au village et utilisent les réseaux sociaux. Les plus pauvres sont directement passés à l’ère du mobile car ils n’ont pas les moyens de s’acheter un ordinateur portable.
Oubliez les huttes … Ce type d’habitation ne représente plus qu’une minorité et la plupart des pays se développent à une vitesse grand V. Si vous atterrissez un jour à Nairobi ou à Abidjan, vous risquez surtout d'être accueilli par des grattes-ciels : 
Nairobi


jeudi 16 juillet 2015

Mes livres préférés du premier semestre de 2015- PART II



Voilà la seconde partie des livres qui m'ont marquée en ce début d'année de 2015. J'essaierai de faire une vidéo très prochainement pour vous donner plus de détails sur chacun de ces livres.



Tears of the Desert -Halima Bashir

C'est un livre vers lequel je ne me serai pas forcément tournée si il ne m'avait pas été offert. Et je remercie encore une fois la personne qui me l'a donné. <3 C'est l'autobiographie d'une jeune femme qui va connaitre les horreurs de la guerre. Le livre commence avec des doux souvenirs d'enfance et s'assombrit au fur et à mesure qu'Halima grandit. C'est l'histoire d'une Soudanaise noire et très intelligente. Elle vient d'une famille traditionnelle qui habite dans un petit village du Darfur. Elle adore son papa et son père le lui rend bien. Il a une admiration pour sa fille et l'a surnomme Rathebe (qui était une chanteuse sud-Africaine qui se battait pour les droits des noirs.) Son papa est persuadé que l'avenir de sa fille s'annonce brillant mais c'était sans compter sur les menaces de guerre qui planent au-dessus d'eux.
Au début, j'avais beaucoup d’appréhension face à ce livre. J'avais peur que l'histoire soit trop déprimante. Finalement, ça n'a pas été le cas. C'était une histoire réaliste mais pas triste. J'avais l'impression d'être cette petite fille qui mange des mangues, se fait gronder par sa grand-mère et va chercher de l'eau sous un soleil de plomb. Beaucoup de scènes sont très amusantes et j'ai beaucoup rigolé. C'est aussi un très bon livre si on souhaite comprendre le conflit au Darfour loin des statistiques et des reportages sanglants.
Pour mieux comprendre l'ambiance du livre : 
Quand Halima va à l'école primaire, elle se retrouve dans une grande ville et croise un couple de blancs. Bien que le Soudan est un pays aux ethnies diversifiées (notamment noirs, arabes et métisses), elle n'a jamais vu de blancs. Elle les observe et voit qu'ils portent tous les deux des chapeaux et qu'ils ont la couleur du beurre. Sur ce constat, elle se demande si comme le beurre, ils peuvent fondre au soleil. Épique !

No et moi - Delphine de Vigan

C'est un livre sur deux jeunes filles que tout oppose mais qui vont devenir amis. Lou, 13 ans est surdouée et introvertie. No, 18 ans se retrouve à la rue car elle a atteind la majorité et n'est plus prise en charge par le foyer pour mineurs.  Elles vont se rencontrer alors que Lou doit faire un exposé sur la situation des jeunes femmes SDF. Cette rencontre avec No va faire sortir Lou de son insouciance et elle va grandir un peu trop vite. Je n'ai pas envie de vous en dire plus. C'est un livre très court qui se découvre et se dévore très vite. Delphine de Vigan connait la tristesse, la solitude et les difficultés. On ressent dans sa plume que c'est quelqu'un qui a vécu énormément de moments sombres. J'ai pleuré maintes et maintes fois mais j'ai trouvé ce livre exceptionnel.
Une citation : 
"Dans la vie il y a un truc qui est gênant, un truc contre lequel on ne peut rien: il est impossible d'arrêter de penser. Quand j'étais petite je m'entraînais tous les soirs, allongée dans mon lit, j'essayais de faire le vide absolu, je chassais les idées les unes après les autres, avant même qu'elles deviennent des mots, je les exterminais à la racine, les annulais à la source, mais toujours je me heurtais au même problème: penser à arrêter de penser, c'est encore penser. Et contre ça on ne peut rien."





Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran d'Eric-Emmanuel Schmitt

C'est marrant qu'un petit livre de 78 pages puisse vous faire tout cet effet. Il n'a l'air de rien comme ça, mais c'est un chef-d'oeuvre tout en simplicité.  Je n'ai pas envie de le résumer parce que je pense que dire quelque chose serait déjà en dire trop (vu la taille du bouquin). Il faut juste savoir que c'est un livre qui veut aller au-delà des préjugés. Comme toujours avec Eric-Emmanuel Schmitt, il y a quelque chose de spirituel dans ses écrits. Comme dans une parabole, c'est à nous de décortiquer le sens qu'il peut y avoir dans toutes les petites conversations.
Un dialogue entre les deux personnages principaux: 
"— Monsieur Ibrahim, est-ce que vous trouvez que je suis beau ?
— Tu es très beau, Momo.
(....)
— Pourtant… pour le moment… le marché est calme…
— Évidemment, Momo, tu as vu comme tu t’y prends ? Tu les fixes en ayant l’air de dire : « Vous avez vu comme je suis beau. » Alors, forcément, elles rigolent.
Il faut que tu les regardes en ayant l’air de dire : « Je n’ai jamais vu plus belle que vous. » (...) Pour un homme normal, ta beauté, c'est celle que tu trouves à la femme. "