samedi 29 décembre 2012

Du naturel, au défrisant : pourquoi ce revirement de situation?

Le naturel, à la base de ce blog...
Ça fait un bail que je n'ai plus parlé de beauté sur ce blog, c'est pourtant sa raison d'être. Alors aujourd'hui, c'est reparti. Au départ, j'ai crée ce blog dans un moment de profonds changements dans ma vie. Je voulais épouser une vision des choses plus éthique à tous les niveaux. Je voulais manger végétarien, utiliser des produits bios et surtout, ne plus me défriser les cheveux. Après l'échec des deux premières résolutions, ( le poulet aura eu raison de moi), je me suis attelée à faire de ce blog un lieu dédié à la beauté des femmes peu importe leur ethnie. D'où le nom " toutes les beautés sont dans la nature". Après une année entière consacré à ce sujet, j'ai senti que j'avais fait le tour de la question et mes centres d'intérêts ont peu à peu basculés. Le blog est donc devenu, petit à petit, un fourre-tout où je mêle toutes mes interrogations et mes questionnements.

Le dur coût de la consommation éthique
Revenons à nos moutons ! Je parlais donc de style de vie bobo et de nourriture bio. Jeune et sans sou, je me suis vite rendue compte que vouloir vivre et manger bio était tout bonnement impossible. Le naturel a un coût qui se répercute à tous les niveaux (esthétique, nourriture...). En plus, au fur et à mesure des semaines, mes cheveux naturels ne me plaisaient plus. Ils étaient trop fins, trop sec, ne poussaient pas assez vite. En gros, l'histoire d'amour entre eux et moi n'aura finalement  duré que trois ans. Ce fût trois années riches en émotion. Entre découverte, amour et haine. Mais lorsque je me suis levée un matin, avec l'envie de me raser la tête, j'ai su qu'il était temps de défriser. Il fallait choisir le moins pire des deux maux.
Mes cheveux 
Chasser le naturel, il revient au galop !
Au final, je me retrouve avec quelques poils sur la tête et je suis encore plus pro-nappy hair. En plus, je me rends compte que je suis tellement tomboy que je n'ai pris aucune photo où mes cheveux défrisés sont bien en évidence.
Mais comme je l'ai toujours dit, tout ça ce n'est que des cheveux! Ça pousse, ça se coupe et au pire, on a toujours nos amies brésiliennes et cie pour  venir à la rescousse !

Petit tissage un peu vieillot fait à l'occasion

mercredi 26 décembre 2012

Le compte à rebours est en marche...


Ouf! On l'a échappé belle, la fin du monde ne nous a pas frappés. 2012 peut tout doucement se rhabiller et laisser place à 2013. On termine de déballer nos cadeaux et on prend plein de nouvelles bonnes habitudes. Grande adepte des listes de résolutions has been, cette année encore, je me lance des objectifs que je compte bien tenir. Il est temps de se donner un petit coup de fouet et se donner les moyens de réussir ce qu'on entreprend. J'ai tendance à laisser tomber bien trop de projets qui me tiennent à coeur. Et comme dit Nicky Minaj  " You want to know what scares people? Succes. When you don't make moves, and you don't climb up the ladder, everybody loves you. Because you are not competition."  Je vous invite à rentrer dans la danse du succès et à réaliser vos souhaits, voeux et projets. Et surtout, vous donner les moyens d'y parvenir. Abandonner les mauvaises habitudes et mettre à profit votre précieux temps. Merci à vous d’en perdre un petit peu pour me lire. J
Je vous souhaite le meilleur, je retourne à mes études et je vous fais plein de bisous !
Joyeux Noel & Bonne année

dimanche 16 décembre 2012

Spectacle 381 jours: Interview


381 jours, c’est le temps qu’a duré le boycott des bus de Montgomery. Un acte de désobéissance civique qui a ouvert la portes à de grands changements. Rosa Park remet le flambeau à des jeunes bruxellois qui aspirent à un avenir meilleur.
La situation des noirs dans les années 60 et l’islamophobie ambiante des années 2000. Vu d’ici, tout les sépare mais une pièce met en scène ces deux époques qui se croisent et s’entrechoquent. En tournée jusque fin décembre, Ismael Akhlal nous explique les raisons de ce parallèle improbable.

1)      Quel est le lien entre Fruit étranger (votre première pièce) et 381 jours ?
Pour nous, Fruits Etranger c’est le constat d’une réalité. En 2010 à Bruxelles, les lois anti-discriminations existent mais qu’en est-il sur le terrain? Et après ce constat qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on se dit «  c’est tous des racistes » dans une position victimaire. Ou bien, on essaie de renier cette réalité. On s’est dit qu’il y avait toujours quelque chose à faire. C’est pour cela que l’on s’est plongé dans l’histoire du mouvement des droits civiques. A l’époque quel était leur constat ? Les noirs devaient céder leurs places dans un bus, ne pouvaient pas aller dans tous les  restaurants… Comment cette population s’est organisée et a fait en sorte de faire bouger les choses ? D’améliorer leur situation sociale ou du moins, juridique. On voulait en tirer les bonnes conclusions. Aujourd’hui, tandis que l’islamophobie est grimpante, que  pouvons-nous faire ici ? Alors le lien entre Fruits Etrangers et 381 jours ? On part d’un constat dans Fruit étranger et on décide d’agir dans 381 jours. On n’accepte pas cet islamophobie grimpante et le racisme très féroce. 381 jours se veut une ode à l’action.


2)      En avril 2011, Ras El Hanout a effectué un voyage aux Etats-Unis. En quoi cela a été nécessaire à la création de la pièce ?
 A la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), ils ont un carnet avec tous les politiques à qui ils ont soumis des projets. Ils reprennent ceux qui ont voté pour, contre et ceux qui se sont abstenus. Ce sont des outils qui leur permettent de mesurer la disposition d’une population majoritaire à accepter une population minoritaire.
C’est à la Howard University-la première université noire- qu’est née l’action de Rosa Park. C’étaient des actions coordonnées et la seule manière de venir à bout de cette ségrégation dans les transports en commun, c’était de le faire dans plusieurs Etats pour aller à la cour suprême.
Ils nous ont donné la matière pour pouvoir créer 381 jours. Aller aux Etats-Unis, était la seule manière de comprendre et de pouvoir expliquer ce qui leur est arrivés.

3)      Pourquoi avoir fait ce parallèle entre la situation des jeunes issus de l’immigration et celles des noirs dans les années 60 ? Beaucoup de choses les opposent : l’époque, l’ethnie, la religion…
Beaucoup de gens disent que la comparaison est un peu forte. Tout doucement, il y a des choses que les politiques disent qui étaient inimaginable il y a 20 ans. Comment ça se fait qu’il y a ce relâchement ? Pourquoi peut-on dire aujourd’hui, « je suis islamophobe » devant tout le monde sans avoir à rendre des comptes.  Ce parallèle n’est pas dans la violence subie. Aujourd’hui, cette violence est plus timide. C’est une violence symbolique. On ne parle plus de races mais de cultures. La conclusion est que l’égalité ne sera jamais acquise.


4) La pièce est essentiellement composée de jeunes maghrébins. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de communautarisme ?
On voit toujours le communautarisme chez les autres. C’est une différence liée à la perception. On ne parle jamais du communautarisme majoritaire. On peut très aisément parler d’un noir, d’un marocain mais une fois que l’on dit « une blanche », ça choque. Le différent, c’est toujours l’autre. Les personnes ne se voient pas eux-mêmes, comme différent. Parce que si je suis différent, c’est que lui est différent de moi.

5)      «  A change is going to come », cette chanson est le moteur de la pièce. Alors, ce changement doit venir du peuple et non plus des hautes sphères de l’Etat ?
Tout à fait. Ces associations représentent un cheminement vers l’empowerment. Le fait de pouvoir s’autogérer et de cheminer vers l’autonomie.
On tente de montrer que la population minoritaire peut rendre compte de ces discriminations et faire en sorte que la société change. Ces populations minoritaires sont vitales à la société d’aujourd’hui. Elles permettent de se dire à la population majoritaire : «  tiens, on y avait pas pensé ! » Par exemple, l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Il faut avoir un handicap pour se rendre compte que dans la société, il y a beaucoup d’endroits inaccessibles. Le but est de faire comprendre qu’indirectement, ils nous discriminent par certaines normes qu’ils imposent. J’admire beaucoup le travail de Rokhaya Diallo. Elle dit qu’il faut pouvoir bousculer la société majoritaire, de sorte à lui faire comprendre que son horizon n’est pas la norme. Je vais vous citer un exemple qui est très parlant. Lorsqu’une personne de couleur blanche met un sparadra, ça ne se voit pas. Mais quand une personne de couleur noire met ce sparadrap, ça se voit. La personne qui l’a conçu n’est pas raciste mais elle a pour seul horizon la couleur blanche. 

Curieux de voir le teaser de la pièce ou les dates de spectacles? www.ras-el-hanout.be