dimanche 8 avril 2012

Le goût amer de l'indépendance : mon point de vue

J'ai envie de répondre à chaud à un article que je viens de lire.


"Je suis une maman, comme toutes les mères du monde l'ont été avant. Je peux aussi (en même temps!) travailler 8h dans ma journée, ou encore étudier à l'université à plein temps(...) Comme la majorité des femmes de ma génération, la seule chance que j'ai, c'est d'être complètement débordée, d'avoir sur mes épaules la responsabilité et le poids des batailles qui ont été menées, et de devoir les assumer. À trop vouloir, la ligne de l'équilibre a été dépassée, tellement que le choix et la liberté pour lesquels nos grand-mères se sont battues, on ne l'a plus."
J'ai beaucoup de respect pour la femme qui a écrit cet article. Cette femme représente un peu toutes les femmes de notre génération. Peut-être est-elle, un peu vous? Elle conjugue études, travail et enfants. Ce sont des grandes responsabilités et le modèle que toute femme moderne souhaiterait suivre. Dans cet article, elle remet en question cette façon de penser. Ce modèle serait-il vraiment le meilleur? A trop vouloir tout mener de front, un grand nombre de femmes ont connu dépression et burn-out. En quoi le modèle classique de la maman aux fourneaux et le papa au boulot, est dégradant pour la femme?
"Les hommes sont faits droits et carrés, musclés, ils n'ont pas d'hormones qui change leur humeur aux trois jours, ils résistent mieux au stress, la nature les a faits comme ça, leur a donné les atouts pour remplir leur fonction dans la vie. Les femmes, nous sommes faites en rondeurs, en douceur, en patience, en capacité à gérer toutes sortes de circonstances. Nous sommes les bras réconfortants, celles qui tiennent le fort, la chaleur qui accueille à la maison, celles à qui on a fait don de la capacité de porter, nourrir et soigner les enfants. En quoi est-ce que l'ordre normal des choses doit être dégradant? En quoi nous sommes-nous senties sans importance en ayant pourtant de si grandes responsabilités?"
J'ai très souvent rencontré des femmes qui avaient ce discours. Celui de dire qu'en réclamant l'indépendance, nous nous sommes faîtes avoir. Nos responsabilités sont devenus double, tandis que très peu d'hommes ont changé leur style de vie. Et moi, en féministe convaincue, j'avais tendance à monter sur mes grands chevaux dans ce type de débat. "Comment en 2012, est-il possible de penser ainsi? On s'est battu pour avoir accès à l'éducation et à l'égalité! Rejeter tout en bloc, c'est de l'inconscience." Mais en lisant cet article, mes pensées n'ont plus été aussi clair. Il est simple pour moi de dire que je souhaite des enfants, du travail et même avoir un doctorat. C'est facile à dire tant qu'on est étudiante et qu'on a tout le temps de vaquer à ses occupations sans avoir de grandes responsabilités. Mais quid de ma vie d'ici 15 ans? Quand je serai debout à 6 heures du matin, que je devrai apporter les enfants à 8 heures et faire ma journée de travail de 8 heures. Arrivée à la maison, t'as le souper à préparer, le bain à donner, les devoirs à faire, puis il te reste la vaisselle à faire et le reste de la maison à nettoyer. Essoufflée. A quand le temps pour soi? Et puis, en lisant tout ça, j'ai pensé à ma maman. J'ai vu avec les années ses forces se diminuer, pas simplement car elle vieillit, mais clairement parcequ'elle s’essouffle. Etre maman, c'est un vrai métier. 

6 commentaires:

  1. Hello! Je suis tout à fait d'accord avec la personne qui a écrit ce que tu commentes. Et aussi d'accord avec ton commentaire! Aujourd'hui je suis une femme, une épouse et une doctorante. Je l'ai choisi, je me suis battue pour en être là. Mais, je peux te dire que, quand je bosses 10h par jours, que je remplie mon devoir d'épouse en rentrant à la maison le soir pour que Mr. se sente bien à la maison, il ne me reste que peut de temps pour moi! Le temps de dormir en fait... Et de me vernir les ongles le dimanche! =)

    Nos grand-mères et arrières-grand-mères ce sont certes battues pour qu'aujourd'hui nous puissions faire les mêmes choses que les hommes. Mais Quand j'entends les féministes et syndicats se plaindre dans mon entreprise parce que les femmes n'auraient soit disant pas accès aux postes de direction, je me demande si ce n'est pas plutôt parce que peut de femmes veulent ses postes là! Je me vois mal diriger une équipe de 40 personnes ou plus, tenir une maison et élever des enfants!

    Bref, j'aime beaucoup ton article! Il est très juste. (selon moi en tous cas!)

    Bises et joyeuses pâques,
    Colette.

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  2. Bonjour Colette!
    Merci d'avoir répondu à mon post. Ton commentaire donne tout de suite plus de profondeur à l'article. Il faut beaucoup de force et de courage pour réussir à tout gérer !
    Sur ce, je te souhaite bonne chance pour la suite, tant au niveau familial que professionnel.
    A bientôt j'espère, (j'aime déjà beaucoup ton blog) bonne fête à toi aussi !!

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  3. hum.. je me dis que tu vois les choses de façon un peu biaisée : le propre du féminisme n'est pas forcément de réclamer de pouvoir tout faire (enfant, étude, travail) mais d'avoir le choix. Je refuse que la nature m'impose un rôle, surtout quand ce rôle ne me colle pas du tout à la peau!
    J'aurais sûrement des enfants un jour, mais celle qui réconforte, qui est tout en patience et en douceur comme tu dis, ce n'est pas moi. Ce sera sûrement mon homme, pour le coup, qui à un instinct paternel déjà beaucoup plus développé que mon instinct maternel. Et toute ma conscience féministe est tourné vers cela : le CHOIX. Une femme n'est pas obligée d'être celle qui s'occupe de la maison, du ménage, du gosse.. Merde alors, un foyer ça se construit à DEUX !

    L'épuisement dont on parle chez les femmes qui jonglent avec tout, n'est pour moi que le résultat d'une société encore trop machiste, qui ne respecte pas les femmes en tant qu'être humain, mais en tant que mère nourricière à qui on a accordé le droit de "jouer aussi à l'homme" si ça leur chante. Dans ce contexte, la femme qui veut une carrière et une vie sociale, se retrouve à devoir l'ASSUMER (comme un enfant à qui on a dit de ne pas jouer avec les allumettes, mais qui le fait et se brûle) alors qu'elle devrait pouvoir partager le travail que représente la vie de famille avec son partenaire.

    Penses-y : un couple (2 personnes, donc!) et un enfant : en se répartissant bien les tâches, tu ne crois pas que les 2 pourraient trouver un équilibre entre cajoler ce bébé qui à besoin d'amour, éduquer cet enfant qui à besoin de barrières, tenir la maisonnée ET travailler ?
    Pour un parent (et je dis bien PARENT, pas forcément FEMME) célibataire, c'est un cauchemar, mais pour un couple, ce partage équitable, c'est la recette du bonheur.

    Finalement, le gros problème vient du fait que beaucoup d'homme (et la société toute entière) sont encore très machiste.

    Voilà, je m'excuse pour ce pavé, ce sujet m'enflamme un peu! Je crois que j'en ferais un article sur mon blog ! :)

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  4. Salut ! Grosse joie en voyant que tu as commenté cet article vu que je suis une fan (assez silencieuse, je l'admets) de ton blog & de tes vidéos. C'est intérressant d'avoir ton avis, tu portes un autre regard sur les choses. (Un regard + positif surtout!) On est toutes un peu victimes de la société patriarcale dans laquelle on vit, mais on ne peut pas se plaindre. Que diraient nos grands-mères?? Merci pour ton commentaire très enrichissant auquel je ne saurai que me ranger. :)
    A bientôt j’espère !

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  5. J'ai lu ton article et j'ai beaucoup aimé! Je ne nierai pas qu'il y a des différences physiques/psychiques entre hommes/femmes mais la perception des choses dépend bcp de la culture, des moeurs et c'est propre à chaque société/individu (il existe des communautés matriarcales aussi).

    Je rejoins assez l'avis de Misscamaelle dans le sens où les stats établissent bien le fait que la répartition des tâches domestiques hommes/femmes a peu évolué et c'est édifiant.
    Il y a encore des familles où les hommes sont exemptés de certaines corvées dites féminines (faire la vaisselle, ouvrir la lessive & cie).
    On peut aussi penser aux différences de salaires pour un même poste, aux discriminations/railleries (j'ai vu des documentaires!) dans les milieux professionnels majoritairement masculins (police, pompiers, l'armée).

    Je crois qu'il y a encore des schémas machistes qui ont la dent dure, on tient un double langage, une double logique. Concrètement, la femme porte et allaite l'enfant c'est un fait mais elle n'a pas plus d'aptitudes qu'un homme à passer la serpillière et pas moins de capacités à faire une addition. Comme pour beaucoup de maux de notre société, je pense que l'Education est la clé, ça commence quand on est tout petit!

    Etre une mère de famille, une maîtresse de maison, une work-addicted, une amie de bonne compagnie, une épouse dévouée & "accessoirement" une bombe sexuelle....what else?

    @ bientôt!

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  6. "je pense que l'Education est la clé, ça commence quand on est tout petit!"
    Je suis totalement d'accord. Et quand l'éducation n'a pas bien fait son boulot, c'est à nous de remettre en place certains hommes. Et je pense que les femmes qui ont cette mentalité "à l'ancienne", vont déchanter le jour où elles devrnt mener de fronts vie pro/ familiale. Merci pour ton commentaire, je trouve ta réflexion poussée, à la limite d'un article à lui tout seul. Petit à petit, les mentalités évoluent et on prendra place dans cette sociéte. Liberté, EGALITE, Fraternité. LOL

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